Katell Le Brenn se confie sur son parcours d’acrobate

Photo : Pierre Planchenault

Un parcours d’acrobate est toujours jalonné d’obstacles. Pour Katell Le Brenn, il faut ajouter une part de malchance. La circassienne évoque son histoire avec poésie et humour dans Des Nuits pour voir le jOur, un spectacle à voir les 31 janvier et 1er février au cirque-théâtre à Elbeuf.

Il y a tout d’abord la face émergée de la création : des artistes sur scène au meilleur de leur forme venus raconter une histoire sous des lumières colorées. Dans l’ombre, loin du public, alternent les doutes, les inquiétudes, les craintes devant une page blanche… et les blessures. Dans son parcours d’équilibriste et de contorsionniste, Katell Le Brenn s’est plusieurs fois blessée. « À chaque fois, il y a eu un empêchement. C’était pour moi la fin du monde ». Avant de revenir sur un plateau, elle a dû franchir plusieurs montagnes.

Ce sont tous ces chemins qu’évoque Katell Le Brenn, fondatrice de la compagnie Allégorie avec l’acrobate, David Coll Povedano, dans Des Nuits pour voir le jOur, un solo présenté les 31 janvier et 1er février au cirque-théâtre à Elbeuf. La circassienne se confie au public, installé dans un dispositif trifrontal. Elle parle « pour être plus précise » sans « être dans la plainte ou la victimisation ». À cette artiste timide et empreinte de doutes, le sort s’est parfois acharné. Tant et si bien qu’elle a choisi un prénom à chacune de ses blessures. Katell Le Brenn sait désormais rire des affres de la vie.

Quatre étapes

Pour y parvenir, il lui a fallu arriver à « l’endroit de l’acceptation. À chaque fois, je me demandais : pourquoi maintenant ? Pourquoi encore ? À chaque moment douloureux, on subit et c’est normal. Puis j’ai arrêté de vouloir comprendre. J’ai fait la mythologie du sens de mes blessures pour passer du pourquoi au comment. Et cela m’a ouvert des portes ». 

La première : « j’ai lâché la volonté d’aller jusqu’à un certain niveau. Je suis une personne perfectionniste et exigeante et je le reste. Mais, on perd de l’énergie et quand on se blesse, on ne peut plus faire certaines choses pendant un temps ». Katell Le Brenn a aussi voulu regarder la bouteille à moitié pleine. La marche l’y a beaucoup aidé. « Quand on marche, les pensées avancent. Il y a quelque chose de méditatif et on arrive à un endroit positif de la blessure. J’accepte. C’est comme ça et là, on peut être dans l’action ». Alors le rapport au corps change. Celui-ci « gagne en liberté et tout cela enrichit les chemins physiques ».

Des Nuits pour voir le jOur est un parcours en quatre étapes pour revenir sur la formation, la première grande expérience professionnelle, la frontière entre les vies de famille et professionnelle pour regarder « ici et maintenant ». Ce récit fait de confidences, d’acrobaties en équilibre sur les mains et de contorsions, et défini comme « un auto-corps-trait », est une suite d’épreuves et de sentiments pour célébrer la création et la vie.

Infos pratiques

  • Vendredi 31 janvier à 20h30, samedi 1er février à 18 heures au cirque-théâtre à Elbeuf
  • Durée : 1h15
  • Spectacle à partir de 10 ans
  • Tarifs : 19 €, 14 €
  • Réservation au 02 32 13 10 50 ou sur www.cirquetheatre-elbeuf.com
  • Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce