En adaptant le roman de Roland Perez, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, dans les salles de cinéma mercredi 19 mars, Ken Scott offre à Leïla Bekhti un rôle de mère juive débordante d’amour et quelque peu encombrante.
En 2021, Roland Perez raconte son histoire et rend un hommage bouleversant à sa mère dans un roman paru aux éditions Les Escales. Aujourd’hui Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est devenu un film porté par Jonathan Cohen dans le rôle de Roland et Leïla Bekhti dans celui de sa maman.
Nous sommes en 1963, Esther, déjà mère de cinq enfants, met au monde un fils doté d’un pied-bot mais refuse que son petit dernier soit considéré comme handicapé même s’il ne peut tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet que Roland marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse…
Cette vie, Ken Scott la filme tandis que la voix de Jonathan Cohen témoigne de l’enfance heureuse de Roland, le soutien de toute la famille, les prières quotidiennes de sa mère, les visites chez d’innombrables médecins, spécialistes, charlatans… Esther n’en démord pas : son fils n’étant pas handicapé, il ne portera pas d’attelle. C’est une louve qui porte son petit envers et contre tous, même si elle doit affronter l’assistante sociale (Jeanne Balibar) qui veut appareiller Roland pour l’envoyer à l’école. Elle a toutes les audaces lorsqu’il s’agit de son fils.
Roland rampera donc pendant de nombreuses années sur le parquet de leur petit appartement, puis restera allongé à regarder la télé et écouter Sylvie Vartan pendant de longs mois quand une rebouteuse suggère une méthode qui pourrait soigner son pied. Miracle : Roland va marcher, aller à l’école, avoir une vie normale, constamment soutenue pas une mère.
Une histoire vraie
De l’eau a coulé sous les ponts depuis son César du Meilleur Espoir et son Swann d’or de la révélation féminine pour Tout ce qui brille en 2011. Leïla Bekhti qui a donné naissance à quatre enfants entre 2017 et 2024 — elle était enceinte de sa dernière fille au moment du tournage — s’en donne à cœur joie dans ce rôle de mère juive, hyper protectrice, et quelque peu envahissante. La comédienne se métamorphose en une Esther volubile, charmeuse, volontaire qui traverse les années avec la même fougue… Alors que Jonathan Cohen souvent expansif, se montre plus réservé, en retrait, dans la peau de Roland devenu adulte, mais toujours sous le contrôle de sa mère. Car Ken Scott n’élude pas le problème que pose une mère trop intrusive.
Une histoire vraie avec des personnages attachants, drôles et émouvants. Et si vous vous demandez ce que vient faire Sylvie Vartan dans cette histoire, allez voir Ma mère, DIeu et Sylvie Vartan, l’icône des yéyés y joue son propre rôle.
- Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan de Ken Scott (France, 1h42) avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Sylvie Vartan…