« Rewind The Afterparty » avec Gogojuice

Photo : Charlotte Romer

Il y a une bonne dose d’insouciance dans la musique et beaucoup de désillusions dans les textes. Gogojuice remonte un temps pour encore mieux regarder le présent dans les neuf titres de Rewind The Afterparty, titre du premier album qui sort vendredi 21 mars et que le groupe normand fête lors d’un concert à La Graine à Rouen pendant Les Pluriels, le festival des étudiants en Licence professionnelle des Métiers de la médiation par des approches artistiques et culturelles.

Rewind The Afterparty est le premier album de Gogojuice. Un premier album qui a demandé aux quatre musiciens normands du temps et beaucoup de réflexions. « Nous avons appris de nos erreurs. Cela fait partie de tous les troubles que l’on peut vivre. Aujourd’hui, nous en sommes fiers », assure Nelson Vard, au chant et à la guitare. Ils peuvent. Rewind The Afterparty raconte dans une poésie brute l’absurdité et le chaos du monde, les rêves qui commencent à s’envoler, le besoin de trouver du sens et les peurs.

Pour en arriver là, il a fallu la sortie de deux EP, Defenses et New Values, et un changement de line-up. « Cet album est le fruit de l’évolution du groupe. Nous sommes sortis des années 1960 pour aller vers quelque chose de plus moderne. Nous avons désormais notre son. Une musicalité s’est aussi installée au fil du temps. Quand on va ensemble vers d’autres horizons, c’est chouette. Nos références nous portent. Nathan, à la basse, est à fond dans la country. Sacha, guitariste, est davantage hyperpop et va vers le rap. Martin, à la batterie, est plutôt house jazz et moi, plus garage des années 1960. Même si nous avons des influences différentes, nous sommes d’accord sur ce qui nous plaît à tous les quatre. Dès que l’un de nous parle d’une influence, les autres comprennent. L’album s’est composé de cette manière », explique Nelson Vard.

De ce mélange des genres musicaux et des époques est sorti un album avec neuf titres, résolument rock teinté de brit-pop et de shoegaze, qui sort vendredi 21 mars après avoir été enregistré en pleine campagne au début de l’année 2024. Gogojuice a soigné les mélodies et insuffle une énergie électrique et un esprit festif. 

Il faut néanmoins ajouter une certaine nostalgie. Les quatre musiciens regardent vers un passé. « Il y a un côté Peter Pan, confie le chanteur. Nous n’avons pas envie de grandir. Le titre de l’album montre une envie de revenir en arrière lors de soirées passées entre amis. À chaque fois, nous sommes tellement bien que l’on voudrait que le temps s’arrête. Or le monde tourne tellement vite. Il y a un certain regret devant l’insensibilité de ce monde que nous disons dans Kids Are Not Stupid. Nous voulons rester des gamins et nous sommes tellement des zinzins que nous avons une énergie communicative ».

Dans ce disque, Nelson Vard s’autorise aussi une plus grande amplitude dans la voix. « Je n’aime pas rester sur quelque chose de monocorde. Je suis fan de Lou Reed. Je trouve que son timbre est un des plus beaux. Il y a une nonchalance dans sa façon de chanter, de respirer… J’ai aussi beaucoup écouté les albums de McCartney, Lennon et Harrison. Ils ont une grande amplitude dans la voix. Je n’y arrive pas du tout. Avec les copains, on joue de la musique country au banjo et à la mandoline et cela m’inspire beaucoup. J’aimerais bien un jour faire du doublage de voix. J’adore imiter ». 

Avec la sortie de Rewind The Afterparty, Gogojuice entame une série de concerts tout d’abord vendredi 21 mars à La Graine à Rouen pendant le festival Les Pluriels. Le groupe sera ensuite le jour de la fête de la musique au Trois Pièces à Rouen et fera quelques tremplins.

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