Ce n’est qu’un au revoir, suivi de Un Pincement au cœur, c’est la fin des années lycée filmée avec délicatesse et énergie. Le film de Guillaume Brac sort dans les salles de cinéma mercredi 2 mars.
Guillaume Brac, dont on garde en mémoire le délicieux À l’abordage, s’interroge sur la durabilité des amitiés de lycée et va chercher la réponse auprès de lycéens eux-mêmes. Évidemment, celle-ci varie selon les caractères, les personnalités, et c’est cette variété de points de vue qui donne toute sa saveur à ses deux moyens-métrages, Ce n’est qu’un au revoir tourné dans le sud de la France, à Dié dans la Drôme, et à Un Pincement au cœur, tourné dans le nord, à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais.
Dans le lycée niché au pied du massif du Vercors dans la Drôme, Guillaume Brac réussit à se faire accepter des ados parfois turbulents, souvent attendrissants, drôles et sérieux à la fois. Il se fait discret pour observer et écouter Aurore, Nours, Jeanne, Diane et les autres dans leurs chambres d’internat. Grâce à lui, le spectateur assiste à des conversations intimes, des discussions philosophiques mais aussi à des chahuts joyeux — les matelas transformés en dominos, c’est tout un programme —, des baignades dans la rivière ou encore des fêtes dans la montagne. Avec tact, le réalisateur laisse une voix off confier les blessures familiales : la dépression d’une mère, la mort d’une sœur… Force est de constater que les uns et les autres font preuve d’une étonnante maturité, sachant analyser leurs sentiments, mettre des mots à leurs émotions et démontrant une conscience politique souvient liée à l’écologie.
Une séparation
Dans le nord, l’ambiance est différente, d’autant que Guillaume Brac se focalise sur deux adolescentes de 15 ans : Linda qui va déménager et Irina qui n’arrive pas à se faire à l’idée de perdre sa meilleure amie. Et puis, ici, les élèves ne sont pas pensionnaires, après les cours, chacun rentre chez soi. Pourtant, on les sent tout de même plus à l’étroit à Hénin-Beaumont que dans la Drôme…
Ce qui fait le lien entre les deux films, c’est l’idée de la séparation qui travaille tous ces jeunes, qu’ils soient destinés ou non à aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. L’été risque d’être moins joyeux que les autres. Reste à vivre à fond les derniers instants ensemble : vider les chambres, décoller les photos des murs et se rassembler autour de Louison dont on coupe les dreadlocks — un grand moment de rire mêlé d’émotion — ou encore se disputer un ballon sur la plage pendant que Françoise Hardy fredonne l’une de ses plus magnifiques chansons : L’Amitié.
- Ce n’est qu’un revoir de Guillaume Brac (France, 1h41)