En finir avec la vie… ou pas

L’ambiance entre Victoire (Valérie Lemercier) et Antoine (Gérard Darmon ) n’est pas encore au top… / Photo : Caroline Bottaro

Gérard Darmon et Valérie Lemercier, lui en chanteur bourru et elle en fan excentrique, nous amusent autour d’un sujet grave – la fin de vie – développé par Jean-Pierre Améris dans Aimons-nous vivants, un film dans les salles à partir de mercredi 16 avril.

Avec Jean-Pierre Améris, on est sûr de varier les plaisirs. Ses Émotifs anonymes nous avaient charmés, ses Folies fermières nous avaient amusés, sa Marie Heurtin tout comme le récent Marie-Line et son juge, tourné au Havre, nous avaient émus. Qu’allait bien pouvoir provoquer son dernier-né, Aimons-nous vivants, présenté aux Rencontres du Sud à Avignon ?

Avec ses deux têtes d’affiche, Gérard Darmon et la Normande Valérie Lemercier dont on connaît les capacités d’autodérision, on comprend déjà que l’humour sera au rendez-vous malgré un sujet qui porte à la gravité. De fait, le héros du jour, Antoine Toussaint, grande vedette de la chanson française, vient de perdre sa voix et a décidé d’en finir. Direction la Suisse pour un suicide assisté. Mais pas question de reprendre le ton sérieux de Quelques Heures de printemps, Stéphane Brizé l’a déjà très bien fait en 2022, Aimons-nous vivants est plutôt dans la lignée du récent On ira d’Enya Baroux qui organise un voyage en famille tout en légèreté et profondeur.

Avec Aimons-nous vivants, la légèreté, parfois un peu lourde, il faut le reconnaître, nous vient de Victoire (Valérie Lemercier), rigolote en fan exubérante qui n’en croit pas ses yeux lorsque, dans le train, elle se retrouve en face de son chanteur préféré en mode bourru — Gérard Darmon joue parfaitement la star bourrue — mais toujours poli.  

Pour parler d’un sujet profond, le réalisateur et sa co-scénariste, Marion Michau, nous font sourire en associant deux personnages que tout oppose mais qui vont finir par se rapprocher. À Avignon, Jean-Pierre Améris se confie et nous raconte qu’il a été pris d’une angoisse terrible en préparant son dossier pour la retraire : et si un jour, il ne parvenait plus à faire de film, sa plus grande passion, que pourrait-il faire du reste de sa vie ? Et voilà comment la fin de vie d’un homme solitaire qui croit qu’il n’a plus rien à partager, se métamorphose en comédie destinée grand public. Nous, on dit :  « Pourvu que ça dure ! »