Dans 43° à l’ombre, Pauline Bailay raconte avec humour et dans une esthétique personnelle un épisode de la vie de cinq amis qui pourrait paraître anodin. C’est un des six films sélectionnés pour l’Acte 2 du Courtivore qui se tient vendredi 23 mai à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan.
Il en manque une. Et c’est la catastrophe ! Ferdinand ne sait pas comment le dire. C’est lui qui l’a perdue. Alors il cherche, en vain. Surtout il panique. Plus il se confie, plus il se retrouve seul. Pourtant, elle est là sous ses yeux. 43° à l’ombre de Pauline Bailay réunit cinq amis dans une maison de campagne en Bourgogne. Il fait beau, très chaud. Blandine, Ferdinand, Lucie, Pauline et Rio sont ensemble. Ils profitent de ce coin verdoyant pour se reposer et de la rivière pour se baigner. Ils mangent des sucettes, boivent du café, partagent des repas cuisinés avec une grande attention, jouent au bilboquet et autres jeux, parlent beaucoup…
Dans ce court métrage, sélectionné pour l’Acte 2 du Courtivore, la réalisatrice s’attache aux faiblesses et maladresses de ses personnages. « J’ai fait en sorte que chacun puisse exister et développer sa personnalité. Ils sont là avec leurs névroses. C’est en partie pour cela qu’ils s’apprécient. Comme ils se connaissent bien, ils peuvent être à 100 % eux-mêmes et s’autoriser à se laisser aller à certains comportements ». Ces cinq-là sont drôles, aussi agaçants qu’attachants avec leurs petits manies.
Une mise en abîme
Pauline Bailay, présente à la projection à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan, les installe dans une situation absurde et dans une esthétique très marquée par des lignes, des cercles, des carrés, aux couleurs pastels, qui se retrouvent sur les costumes des personnages et les décors intérieurs de la maison. « J’ai une formation de designer textile. J’ai été pas mal nourrie par le travail d’architectes d’intérieur. C’est une déformation professionnelle. Mais tous ces motifs, j’aime bien les distordre ». À l’image d’un Ferdinand qui se décompose quand il voit arriver le moment où il devra avouer sa bêtise, les objets, comme les tasses et autres sucettes, fondent sous les rayons du soleil.
La réalisatrice joue également avec les matières lors d’arrêts sur image. « Ce n’était pas du tout anticipé. Cette idée de scène expérimentale est venue au moment du montage ». Des images se déforment pour devenir des tableaux abstraits. Un tableau, justement, devient le fil rouge de 43° à l’ombre. Il est un marqueur de l’avancée du récit et évolue au fil de l’histoire. Comme une mise en abîme.
Infos pratiques
- Vendredi 23 mai à 20 heures à l’Ariel à Mont-Saint-Aignan
- Tarif : 6 €
- Réservation en ligne
- Aller au cinéma en transport en commun avec le réseau Astuce