Fantaisies et folies circassiennes

photo : Christelle Tophin

Yveline Rapeau, directrice de La Plateforme 2 Pôles cirque en Normandie, a présenté au cirque-théâtre à Elbeuf la prochaine saison, un nouveau reflet de la richesse de la création circassienne à travers 35 spectacles.

Cette nouvelle saison du cirque-théâtre à Elbeuf a été pensée pendant ces mois de confinement culturel. Et cela n’a pas été simple. Une programmation, « c’est une mécanique d’horlogerie. Or la totalité des rouages a été déréglée. Les temporalités ont été chamboulées. Pour remettre tout cela à l’heure, il va falloir au moins deux ans. Cela ne peut pas se faire en un claquement de doigts ».  Il a tout d’abord fallu accorder les plannings, celui de la salle et celui des artistes. « Nous ne pouvons pas construire sur des sables mouvants. Après seize mois sans représentation, les compagnies acceptent toutes les dates proposées. Pour les circassiens, l’engagement physique demande un respect des temps de repos. Sinon, on se blesse ».

Après des annulations, des reports, des reports de reports, des résidences, Yveline Rapeau a imaginé cette saison 2021-2022 comme « un florilège de tous les possibles ». Pas d’animal de la ferme cette année mais des personnages avec des vêtements colorés dans une ambiance psychédélique, tels des guides tout au long d’un périple, ponctué d’étapes hypnotiques.

La directrice de La Plateforme 2 Pôles cirque en Normandie marque à nouveau cette saison de points de repères. Les Bords de Seine, en ouverture, promettent une « transe aérienne » avec la compagnie Kiaï, des acrobaties sur une ou deux roues par La Bande à Tyrex, un clin d’œil à l’histoire avec La Strada, le film de Fellini et de la danse explosive avec Faro-Faro de la compagnie N’Soleh. « Nous avons reporté ce spectacle trois fois. Il n’y aucune raison qu’il ne le soit pas une quatrième fois ». 

Des retours

Vient ensuite le Temps des créations avec une diversité de propositions artistiques pour aller dans La Dimension d’après avec Tsirihaka Harrivel, au milieu de 4 000 gobelets dans Inops avec Clément Dazin. Retour d’Alexander Vantournhout qui sera à Contre-Jour. Le Galactik Ensemble se moque du danger dans Zugzwang. Inbal Ben Haïm présente Pli avec des agrès de papier. Les Grands Formats, dont 7 pour les enfants, vont offrir de la fantaisie. Après une résidence, Gaëtan Levêque revient au cirque-théâtre avec une magnifique création sur trampolines, Esquive. Retour également de Johann Le Guillerm qui joue avec les formes et les objets. Il est question de la naissance de monde dans Presque Parfait de Pré-o-coupé, de mémoire dans De Sueurs et d’encre avec de le Cirque Barcode. Dans le parcours Comme Chien et chat, Étienne Manceau interroge la maîtrise de sa discipline, le jonglage, et Vladimir Couprie évoque sa complicité avec son chien.

Le festival Spring marque à nouveau cette saison à l’arrivée du printemps. Une occasion de découvrir de nouveaux talents comme Carlo et Léon d’EDO Cirque qui ont vu un ours brun sur une bascule verte… Les cinq circassiennes du collectif Vous Revoir dépoussièrent la pratique du cerceau aérien. Il y aura également une escale européenne avec de jeunes artistes suisses. Julien Vogel jongle avec des diabolos en céramique et le duo de Moost crée un langage corporel commun alors qu’il est enfermé dans une cage de verre. 

De la fantaisie encore pendant les Family Fun Days avec des spectacles et des ateliers de pratiques pour découvrir les différentes disciplines du cirque. Et de la folie avec deux Soirées canailles. Sandrine Juglair, au mât chinois, détourne le jeu clownesque dans l’art de la métamorphose. Le Banket a imaginé un cabaret avec Clochette, Corrine, Patachtouille, Son de Muse, le professeur Glumol… Tous s’engagent à préparer un filtre d’amour…

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