Simon Falguières emmène le K dans une épopée théâtrale

photo : Simon Gosselin

C’est une véritable épopée en 12 chapitres. Samedi 9 mars au Tangram à Evreux, Le K, la compagnie emmenée par Simon Falguières, en présente les quatre premiers. Le Nid de cendres parle du monde d’aujourd’hui par le prisme du conte.

Pour écrire un tel texte et se lancer dans un tel acte poétique, il faut avoir la fièvre de la jeunesse, une grande passion pour le théâtre et une magnifique troupe. Simon Falguières a tout cela. Il y a ajouté tout son talent pour imaginer cette épopée, Le Nid de cendres. L’aventure commence au Cours Florent à Paris. Dans la classe libre se crée une alchimie unique entre les jeunes comédiens et comédiennes. Pour eux, Simon Falguières entame l’écriture de la pièce de théâtre. « La transcendance ne vient pas de l’autre, c’est l’autre ». Il est en première année, puis a carte blanche la seconde et présente les trois heures en fin de formation. Les retours sont plus qu’encourageants.

Après une telle expérience, Le Nid de cendres ne pouvait s’arrêter là. Même si les comédiens et comédiennes du K empruntaient des chemins professionnels différents. Durant deux étés, toute la troupe s’est retrouvée pour jouer cette saga dans un jardin en Charentes. « Nous avons travaillé sur des tréteaux de bois. Il y avait juste des ampoules et des acteurs. C’étaient des moments de théâtre sublimes ». Des moments qui ont beaucoup nourri la pièce. Pour Simon Falguières, « ces deux années ont été essentielles. Elles ont fait le ciment de la pièce et permis que le spectacle soit puissant ».

« Une Machine à jouer »

Le Nid de cendres raconte le monde d’aujourd’hui dans lequel se croisent les grands mythes et les contes. « Il y a des histoires de famille, d’amour. Elle ressemble à une mosaïque d’un grand miroir de nous-mêmes ». C’est aussi une œuvre fleuve d’une durée de douze heures, composée de douze pièces avec une centaines de personnages. Simon Falguières s’y est consacré pendant quatre ans.

Autre étape : la création. Pour cela, Le K avance par étape. Les quatre premières pièces ont été présentées pour la première fois en janvier 2019 au Théâtre de l’Idéal à Tourcoing. Elles le seront samedi 9 mars au Tangram à Évreux. Dans L’Enfant laissé, l’Occident est en flammes. Un couple abandonne son nourrisson, Gabriel, qui va grandir dans la roulotte d’un comédien. La deuxième partie, La Mouche noyée, bascule dans un autre monde, celui des contes. Alors que l’Occident se meurt, la reine disparaît. Seul le roi entrevoit une éclaircie grâce à un sauveur. C’est Gabriel. La princesse Anne traverse les mers et les enfers pour arriver sur les cendres de l’Occident dans Et Vogue Le Navire. Les deux héros vont se retrouver dans Les Épiphanes, quatrième acte, pour peut-être sauver leur monde.

Dans Le Nid de cendres, Simon Falguières aborde nouveau la thématique de l’abandon et la place du père, la transmission. Il porte un regard sur un monde en miettes qui ne pourra se reconstruire sans symboles forts et universels. Il mêle les genres avec le drame, le thriller, l’odyssée… et construit « une machine à jouer » pour 16 comédiens et comédiennes.

Infos pratiques

  • Samedi 9 mars à 17 heures au Cadran à Evreux.
  • Tarifs ; de 16 à 5 €. Pour les étudiants :  carte Culture.
  • Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
  • Spectacle de 5 heures et un repas d’1 heure