Le festival À L’Est passe par la Normandie pour aller jusqu’en Amérique du Sud

"L'Île" d'Anca Damian est un des six films de la compétition officielle © Anca Damian

Depuis plusieurs éditions, le festival À L’Est voit plus loin. Il met en miroir les cinémas de l’Europe centrale et orientale et d’Amérique du Sud. Outre la sélection officielle, il donne un coup de projecteur sur des artistes incontournables dans leur pays. Il s’ouvre mardi 28 février avec un ciné-concert au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen.

Avec le festival À L’Est, il faut avoir un angle de vue à 180°, avec, d’un côté, les films de l’Europe centrale et orientale et, de l’autre, ceux de l’Amérique du Sud. Des cinémas qui se révèlent très contrastés. David Duponchel, directeur de l’événement, y voit néanmoins des points communs, notamment les thématiques évoquées.

« Des sujets comme la mémoire, sont très importants pour les Sud-Américains. Chili 1976 parle de la dictature de Pinochet. Il y a aussi une quête de la mémoire dans L’île, un retour vers un passé, des racines dans Luxembourg, Luxembourg et dans My Love Affair With Marriage. Il y a une mémoire politique et une mémoire de l’intime. Les réalisateurs sud-américains sont davantage dans une approche politique. Ils sont très critiques. Le cinéma d’Europe centrale est plus poétique, très touchant ».

En compétition

Lors de cette 17e édition qui se tient en Normandie du 28 février au 5 mars, le festival propose une sélection officielle de six films, en avant-première ou inédits, venant de Roumanie, d’Ukraine, de Lettonie, de Pologne, de République tchèque et de Slovaquie. Particularité de cette programmation : « nous donnons une plus grande place à l’animation. Dans L’Île, il y a une capacité d’invention qui pourra troubler le spectateur. My Love Affair est très intimiste », remarque David Duponchel. Il sera aussi question de la place des femmes dans la société rurale, de pouvoir, de liberté. Le cinéma d’Amérique du Sud raconte la violence et la solitude. La plupart des projections se tiendront en présence des artistes.

Entre l’est et l’ouest, se trouve la Normandie. Le festival propose deux films de la région dans Made in Normandie. Dans Miss Bérénice, Myrtille Huet donne la parole à une femme de 86 ans qui remonte le fil de sa vie. Rester vivant de Luis Letailleur raconte l’échec d’Alex, professeur de yoga du rire, qui ne parvient à guérir le mal-être de sa compagne.

Deux Fokus

Le festival À L’Est est également l’occasion de présenter des figures de l’histoire du cinéma. David Duponchel a choisi Dušan Makavejev, « un cinéaste qui a une œuvre importante. Dissident, il a eu quelques problèmes avec le gouvernement yougoslave. Dans ses films, il y a un mélange d’onirisme et de rationalisme. Il a beaucoup inspiré Kusturica ». Ce Fokus présente L’Homme n’est pas un oiseau et Une Affaire de cœur : la tragédie d’une employée des PTT, « deux films très féministes, emblématiques de sa première période, très nouvelle vague ». Autre Fokus : María Silvia Esteve est une jeune réalisatrice argentine qui crée « un cinéma très intime et visuel ».

Pour l’ouverture de cette 17e édition, mardi 28 février au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen, le festival programme un autre film de Gustav Machatý, réalisateur tchèque. Après Extase, en 2022, Erotikon narre l’espoir d’Andrea devenir enfin heureuse après avoir été abusée un soir par un étranger. Le groupe In Fine créera une bande originale à ce long métrage datant de 1929.

Infos pratiques

  • Soirée d’ouverture, mardi 28 février à 20 heures au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen avec la projection d’Erotikon, un film de Gustav Machatý, mis en musique par In Fine. Tarifs : 10 €, 8 €. Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com
  • Programmation complète du festival sur www.france.alestfestival.com