Joachim Pissarro succède à Laurence Piquet à la présidence du festival Normandie impressionniste. L’arrière-petit-fils du peintre, historien de l’art, veut tenir un rôle de « facilitateur » pour cette 5e édition qui commencera le 22 mars 2024.
« Ce n’est pas seulement un honneur mais une véritable joie ». Joachim Pissarro est le nouveau président de Normandie impressionniste. Dans ce nouveau rôle, l’historien de l’art et conservateur souhaite « se mettre à la disposition des équipes, répondre aux attentes, être un facilitateur dans les actions de communication et de mécénat ». Et « le travail a déjà commencé », précise Philippe Platel, directeur de Normandie impressionniste.
Pour Joachim Pissarro, ces deux mots Normandie et impressionnisme résonnent fortement. L’historien est né à Caen et a grandi chez ses grands-parents dans une ferme à Clessy. Son nom indique bien évidemment son lien de parenté avec le peintre Camille Pissarro. Il est son arrière-petit-fils. Il se souvient encore de la photo, réunissant Pissarro et Monet, accrochée dans la maison. Contrairement aux générations précédentes, il n’est pas peintre. « Avec mon frère, nous nous sommes dit que cela suffisait ».
Et l’impressionnisme ? Joachim Pissarro ne l’a pas étudié. « Je me suis intéressé davantage à l’art contemporain. J’ai fait ma thèse sur Carl Andre (peintre et sculpteur américain, ndlr) ». Néanmoins il établit des liens forts entre les deux courants. « Il y a des échanges et cela va de soi. De ce mouvement de la France du nord, nous avons perdu la notion de cassure. L’impressionnisme, cette peinture de l’éphémère, de la lumière et de l’évanescence, est un art d’avant-garde fulgurant. Beaucoup d’artistes y sont venus par l’art contemporain. Il y a un jeu de dialogues entre les deux et l’esprit d’invention est là ».
156 événements
Ce sont les deux axes de la 5e édition de Normandie impressionniste qui se tiendra du 22 mars au 22 septembre 2024 dans toute la région, « dans de grands lieux et des endroits-surprises. Elle sera plus contemporaine et plus pluridisciplinaire, avec une plus grande ouverture à l’international », remarque Philippe Platel. Le directeur du festival reste encore secret sur les différents événements de la programmation. Sur les 200 propositions reçues, 156 ont obtenu le label du festival. Il est déjà à noter que le musée des Beaux-Arts de Rouen consacrera une exposition à Whistler et que Bob Wilson a carte blanche pour dessiner une Cathédrale de lumière.
En 2024, Normandie impressionniste célèbre les 150 ans de la première exposition des peintres impressionnistes qui s’est tenue au printemps 1874 dans les anciens ateliers du photographe Nadar à Paris. « Nous étions dans un contexte de révolution industrielle, rappelle Philippe Platel. Il y avait beaucoup d’optimisme. Qu’en est-il aujourd’hui ? » Réponse dans neuf mois.