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Jean-Gabriel Périot revient au festival Off-Courts

photo : Jean-Gabriel Jautrou

C’est un retour à Trouville pour Jean-Gabriel Périot. Le réalisateur, scénariste et monteur, récompensé de multiples fois pour ses courts et longs métrages, sera à nouveau présent au festival Off-Courts en tant que parrain lors de cette 24e édition qui se tient du 1er au 9 septembre.

« C’est une fidélité avec le festival que je connais depuis sa création. J’y ai montré plusieurs fois mon travail. Revenir une fois de plus, c’est grandir ensemble, avancer ensemble ». Jean-Gabriel Périot participe au festival Off-Courts, lancé ce vendredi 1er septembre à Trouville. Lors de cette 24e édition, le cinéaste est le parrain du Kinoworld. « Ces labos qui créent une effervescence assez unique sont la spécificité du festival de Trouville  ». Des artistes se retrouvent en effet le temps d’une semaine pour réaliser un court métrage.

« Ce sera une nouvelle expérience pour moi. Je vais essayer de donner un coup de main, de réfléchir avec des créateurs. Je souhaite être là pour ceux qui auraient besoin. On le sait, on réfléchit mieux à plusieurs. Comme j’ai fait un certain nombre de films, je peux aussi donner des tuyaux pour permettre de simplifier le travail. Je peux, enfin, amener de l’énergie. Lors d’un processus de création d’un film, il y a des moments d’excitation, de plaisir mais aussi d’angoisse. Là, il faut savoir ramener de l’énergie ».

Raconter une époque

Jean-Gabriel Périot, « très solitaire », a bien évidemment éprouvé ses divers sentiments lors de ses multiples projets. Réalisateur, scénariste et monteur, il place son cinéma entre le documentaire, la fiction et l’expérimental avec une approche singulière. Ce sont souvent ses nombreuses lectures qui suscitent une idée. « Elles multiplient les hasards et les possibilités de rencontrer un questionnement. Un livre est un support ». Ses sujets : la violence. « C’est un mot un peu large. Je m’intéresse aux histoires politiques, à ces faits qui ont rendu possible la transformation du monde ». Pourtant Jean-Gabriel Périot n’était « pas bon en histoire. Je ne m’y intéressais pas non plus parce que l’on ne m’a pas transmis d’histoires, même politiques et sociales. J’ai commencé à m’intéresser à la politique quand je suis devenu étudiant. Je me suis rendu compte que j’avais beaucoup de lacunes. Alors, j’ai lu ».

Les films de Jean-Gabriel Périot, Retour à Reims, Une Jeunesse allemande, Nos Défaites…, dépeignent des préoccupations d’une époque et viennent interroger autant une représentation du réel qu’une mémoire. Sa particularité : il pioche dans les images d’archives. Son cinéma, où la musique tient une place importante, donne à voir un présent, « une idée de ce qui se joue », témoigne de la façon dont « les gens vivent et résistent ». 

Le prochain film de Jean-Gabriel Périot (sortie en février 2024) porte sur le siège de Sarajevo. Le cinéaste a travaillé à partir d’images d’archives tournées par des jeunes mobilisés, âgés entre 16 et 23 ans. Autre projet : une comédie musicale afin de « mettre les mains dans la musique, tel un terrain de jeu ». Jean-Gabriel Périot prend ainsi « plaisir à passer d’une chose à une autre. Cela permet de me projeter dans des univers différents. Je n’aime pas les répétitions. Il est nécessaire pour moi de me remettre à chaque fois en jeu. Sinon, il y a un risque de s’épuiser. J’ai ce côté casse-cou ».

10 jours de festival

Off-Courts, c’est tout d’abord dix jours de projection de courts métrages à Trouville. La 24e édition du festival commence ce vendredi 1er septembre avec Made in Trouville, une série de films soutenus par le studio Off-Courts qui anime des ateliers et accueille des artistes en résidence. Suivront jusqu’au 9 septembre au casino, au cinémobile, dans le village, dans le cadre de la sélection officielle, des séances avec des fictions, des films d’animation, des documentaires tournés en France, au Québec et en Europe. Des créations qui seront regardées par un jury du festival composé de Claude Duty, réalisateur et scénariste, Sandrine Brodeur Desrosiers, réalisatrice, scénariste et comédienne, Aurélie Guichard, directrice de casting, André Penvern, comédien, et Maud Wyler, comédienne. Hors compétition, le festival propose des programmes thématiques sur les difficultés de la vie, sur la sexualité, sur des adolescents en quête de liberté, sur des sujets de société. Il donne carte blanche à France Télévisions et à Normandie Images.

Dans le programme d’Off-Courts, il y aussi les Leçons de cinéma avec Jean-Baptiste Durand, réalisateur, et Steve Carter, directeur artistique, des tables rondes, des rencontres, des labos de création et un Kino Kabaret avec une marraine, Nicole Ferroni, et un parrain, Jean-Gabriel Périot.

Infos pratiques

  • Du 1er au 9 septembre à Trouville
  • Entrée gratuite
  • Programmation complète sur www.off-courts.com