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Les trois premiers projets artistiques de Rouen 2028

Le temps s’accélère et les prochaines étapes sont décisives pour devenir la capitale européenne de la culture en 2028. La Ville de Rouen a présenté sa candidature et passé le premier tour. L’association Rouen Seine Normande 2028 qui garde secret le projet a cependant présenté trois événements artistiques.

La date est désormais connue. Ce sera le 13 décembre 2023. Ce jour-là, le jury annoncera le nom de la ville qui deviendra la capitale européenne de la culture en 2028. Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier ou Rouen ? Ce sont les quatre villes qui restent en lice. Rouen Seine Normande 2028, l’association qui porte la candidature de la ville de Rouen, est « en phase de mobilisation », assure la présidente Marie Dupuis-Cortes. « C’est intense et enthousiasmant », ajoute Rebecca Armstrong, directrice de Rouen Seine Normande 2028.

Jusqu’en décembre, il reste encore des rendez-vous importants. Le 3 novembre, le deuxième dossier de candidature de 100 pages, traduit en anglais, devra être remis au ministère de la Culture. « Le premier a permis de partager une vision. Le deuxième montre la crédibilité de notre projet et développe une méthodologie », indique Rebecca Armstrong. Un mois plus tard, les membres du jury viendront à Rouen pour une visite. Le 12 décembre se tiendra le grand oral à Paris. 

Comme des utopies

Rien est dévoilé avant cette date. Si Rouen demeure « le port d’attache », la candidature concerne la vallée de la Seine, de Vernon jusqu’au Havre et Honfleur. « La Seine est le personnage principal, la directrice artistique. Un fleuve permet d’aborder les enjeux de société et d’être dans une ambition de réconciliation », rappelle Rebecca Armstrong. De plus, « elle donne des espaces créatifs où peuvent se croiser les disciplines artistiques ».

La Seine sera donc le théâtre de plusieurs événements artistiques. Trois d’entre eux ont été dévoilés. Seine monumentale sera une promenade en une vingtaine d’étapes. « Des artistes seront en résidence longue en différents endroits, des sites industriels le long de la Seine et de ses affluents, afin que chacun puisse s’imprégner de leur histoire. En 2028, leurs œuvres créeront un parcours artistique », explique Rebecca Armstrong.

Le Festival de la pluie « n’est pas seulement un clin d’œil à la météo capricieuse de la Normandie », s’amuse la directrice. Il se déroulera les jours pluvieux pour découvrir des installations, des jeux et autres activités. L’Île flottante est imaginée comme une utopie pour « vivre des expériences artistiques et culturelles » sur des objets flottants, telles des scènes itinérantes.

Des atouts

Pour connaître la suite, il faut encore attendre. Néanmoins, « c’est le plus beau projet que l’on ait à porter », se réjouit Nicolas Mayer-Rossignol. Le maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie a fait voter le doublement de l’enveloppe budgétaire allouée à la culture d’ici 2028 à la métropole et proposera une délibération similaire à la Ville si Rouen devient capitale européenne de la culture. Pour Catherine Morin-Desailly, sénatrice et conseillère régionale, la candidature « participe au rayonnement et à l’attractivité de la Normandie. C’est important pour notre région réunifiée ».

Le 12 décembre, il faudra convaincre le jury. La force de ce projet, selon Rebecca Armstrong : « la singularité vient du choix du fleuve, des fleuves à l’échelle européenne. L’espace des fleuves sont des espaces de dialogues, de politique européenne pour porter des enjeux concrets de transition écologique. Et cela parle à tout le monde. Même si nous ne pensons tous la même chose, nous sommes tous réunis autour de ce même horizon et amenés à poser une pierre à cet édifice ».