Le centre photographique Rouen Normandie invite à vivre jusqu’au 11 mai une immersion sensorielle au cœur de l’exposition au titre énigmatique La Rose est sans pourquoi. Explorant les mystères de la fleur par le biais de méthodes picturales et photographiques variées, neuf artistes dévoilent leurs secrets d’alchimistes.
Présentée jusqu’au 11 mai au centre photographique Rouen Normandie, l’exposition, La Rose est sans pourquoi, explore la représentation de la fleur comme une épiphanie du monde vivant. Ce motif récurrent offre une base pour des expérimentations artistiques et une exploration de la matière.
Damien Cadio photographie des bouquets de fleurs avant de les peindre, incorporant des éléments manufacturés pour ancrer la composition dans le présent. Valérie Belin privilégie un traitement noir et blanc spécifique et explore la photographie en tant que médium distinct. Son bouquet monumental trouble le regard par son jeu d’ombres et de lumières. De même, Leendert Blok, pionnier de la photographie couleur, expérimente différents procédés chimiques pour capturer la perfection de la fleur. Philippe Cognée habituellement connu pour peindre des scènes de la vie moderne, introduit soudainement la fleur dans son répertoire du quotidien. En appliquant de la cire fondue mélangée à des pigments sur la toile, il donne vie à deux énormes tournesols que n’aurait pas renié Van Gogh.
Sarah Moon, quant à elle, capture la fleur de manière intranquille, utilisant des procédés photographiques spécifiques pour transcender la réalité. Son utilisation du plan film Polaroïd et du Polaroïd négatif donne à ses images une qualité floue et imprévisible. Les tirages aux pigments accentuent le caractère trouble de ses photographies, transformant la fleur en un sujet énigmatique.

Il y a de la poésie dans les photographies de Grégoire Alexandre
Grégoire Alexandre explore le portrait de la fleur avec une approche expérimentale. Utilisant des jeux d’ombre, des faux-semblants et des moyens photographiques, il crée des compositions où les échelles et les perspectives sont perturbées. Les bouquets se forment par la superposition d’une multitude de plans, donnant une dimension presque picturale aux photographies. Elspeth Diederix intègre la fleur dans sa vie quotidienne. Cultivant des fleurs dans son jardin extérieur, elle crée des arrangements délicats capturés dans ses photographies. Son projet « The Miracle Garden » témoigne de son engagement envers la nature, mêlant la culture des plantes et la photographie.
Brendan Barry, photographe, éducateur et constructeur d’appareils photographiques britannique, présente un sublime Dalhia réalisé à l’aide d’une camera obscura. Pour finir, Jean-Vincent Simonet déconstruit l’idée selon laquelle les procédés d’impression numérique empêcheraient le geste artistique. Utilisant des photographies digitales, il tord le mode opératoire conventionnel des imprimantes pour créer des compositions psychédéliques. La fleur devient un motif récurrent, offrant une base pour des expérimentations plastiques, des jeux d’échelle et des approches audacieuses.
Ce voyage visuel, empreint de nuances, de formes et de textures, invite à contempler la fleur sous un nouvel angle, à saisir l’essence même de son mystère sans chercher d’explication et suscite l’écho intemporel d’une question sans réponse, d’une beauté sans raison d’être. D’où le titre emprunté à un poème du moine Angelus Silesius, issu de son œuvre maîtresse et chef-d’œuvre de la littérature allemande du XVIIe siècle : « La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit. N’a souci d’elle-même, ne désire être vue. »

Infos pratiques
- Jusqu’au 11 mai, du mardi au samedi, de 14 heures à 19 heures, au centre photographique Rouen Normandie
- Visite commentée les 17 février et 11 mai à 16 heures, le 21 mars à 19 heures et le 9 avril à 12h30
- Entrée libre
- Renseignements au 02 35 89 36 96 ou sur CentrePhotograhique.com
- Aller à l’exposition en transport en commun avec le réseau Astuce