40 ans d’expression libre dans l’espace urbain

Jef-Aerosol

Jusqu’au 20 octobre à l’abbatiale à Bernay, L’Art dans la rue retrace l’aventure d’un mouvement, né de la volonté des artistes de s’affranchir des codes traditionnels de l’art en investissant l’espace public et en transformant les rues en gigantesques toiles à ciel ouvert.

Apparu à New York dans les années 1960 avec les premiers graffitis, l’art urbain prend véritablement son envol dans les rues de Paris au début des années 1980. Ce courant artistique, d’abord marginal, devient progressivement un symbole de liberté d’expression et de contestation. Graffeurs, pochoiristes, peintres de rue et plasticiens utilisent la ville comme un support d’expression et de réflexion, investissant façades, trottoirs et murs pour provoquer une rencontre directe avec le public.

L’abbatiale de Bernay se révèle un cadre exceptionnel pour accueillir une telle rétrospective et offre un contraste saisissant entre la solennité de ses pierres millénaires et l’énergie des œuvres d’art urbain. L’exposition qui est présentée jusqu’au 20 octobre explore cette dynamique en retraçant l’histoire du street art sur quatre générations, à partir des pionniers comme Jacques Villeglé, l’artiste iconique avec une œuvre de 1975, faite de papier et d’affiches découpées, Ernest Pignon Ernest, déjà présent à l’abbatiale avec ses Extases, Tania Mouraud, Miss Tic et ses poèmes énigmatiques, Jérôme Mesnager ou encore Speedy Graphito.

Parmi les figures contemporaines, il y a Banksy, JR, Shepard Fairey, Invader, Swoon ou encore des installations d’artistes issus de la scène locale comme Zione99 ou Erwan Autret. Parallèlement à leurs œuvres de rue, des pièces réalisées en atelier permettent d’apprécier la diversité des styles et des techniques employées. Des installations monumentales, comme celles de Jef Aérosol ou des suspensions de Bault et Romain Froquet – dont les lais illustrent à partir de photo aérienne d’échangeurs d’autoroute la propagation des villes dans le monde – ajoutent une dimension immersive à l’exposition. 

Avec Madame

L’envergure de certaines œuvres, comme les installations de Logan Hicks ou l’œuvre majeure de Madame, qui occupe l’abside de l’abbatiale, s’inscrit parfaitement dans l’immensité des volumes de ce bâtiment emblématique. “La phrase à découvrir est un petit clin d’œil à Bernay et à l’histoire de cette abbatiale et j’ai mis : Bernés par les idées cloîtrées on peine parfois à cultiver le bon grain plus que l’ivraie. La petite maison fait écho à plein de choses différentes issues de nombreux voyages et à certaines de mes croyances. Je voulais faire dialoguer l’intime et le public, le profane et le sacré en parlant en quelque sorte de révolution d’où le fait que les bandes tournent. Je voulais mettre en abyme l’esprit humain, sa complexité et ses méandres, face à quelque chose qui est plus grand que nous.

Derrière cette exposition se trouve Nicolas Laugero Lasserre, un acteur incontournable de la scène artistique urbaine. Commissaire d’exposition passionné et collectionneur, il a joué un rôle prépondérant dans la reconnaissance et la promotion de l’art urbain en France. Il réussit à créer un lien fort entre le patrimoine historique et l’art contemporain, incitant le spectateur à porter un nouveau regard sur la ville et son histoire à travers l’expression artistique. Son engagement joue ici un rôle clé dans la diffusion de cet art vivant, dynamique et universel. Une plongée dans le street art qui dé”graffe” !

Bansky

Miss-Tic

Swoon

Zione99

Infos pratiques 

  • Jusqu’au 20 octobre, du mercredi au dimanche de 14 heures à 18 heures à l’abbatiale Notre-Dame à Bernay
  • Entrée gratuite