Le récit initiatique d’Euphrate

Photo : Hervé Lenhardt

Euphrate se cherche. L’adolescente, nourrie d’une double culture, française et turque, part dans une quête identitaire pour trouver sa voie professionnelle. Nil Bosca est Euphrate et joue cette pièce, entre théâtre et danse, mardi 19 novembre à la scène nationale de Dieppe.

Nil Bosca a éprouvé « le désir de créer pour jouer ». Peu importe la discipline artistique : le théâtre, la danse, le cirque… « C’est l’écueil des débuts. On veut être dans le trop. Cependant, l’écriture devait être la colonne vertébrale de ce langage protéiforme. Ce fut laborieux au départ ». La comédienne et danseuse signe et joue sa première pièce, Euphrate, présentée mardi 19 novembre à la scène nationale de Dieppe.

Dès les premières réflexions sur l’écriture, il y a une évidence pour Nil Bosca. « Le spectacle sera une adresse au père. Je me suis beaucoup inspirée des pièces de Wajdi Mouawad (comédien, dramaturge, metteur en scène et directeur du théâtre national de La Colline à Paris, ndlr). Quand j’ai commencé à faire du théâtre, j’avais du mal à m’intéresser aux textes classiques. Et j’ai lu plein de récits sur la relation au père ». Nil Bosca avait également un autre sujet en tête : l’école. « Je voulais me demander comment un individu parvient à s’émanciper alors qu’il est enfermé dans un grand nombre de carcans. Or nous avons tous un chemin à suivre pour se rapprocher de soi ».

Le théâtre et la danse

Dans Euphrate, l’autrice a inséré de nombreux éléments autobiographiques. « Je n’en avais pas spécialement envie mais cela m’a aidé à incarner mes idées ». Euphrate est une adolescente de 17 ans. Ses résultats scolaires sont moyens et déçoivent sa famille. « Elle a plein d’injonctions. Son père, immigré turc dans les années 1970, a beaucoup d’attente de la part de ses enfants, notamment la réussite à l’école ». Alors la jeune fille, remplie de contradictions, se cherche et explore plusieurs voies d’orientation. Pour y parvenir, « elle va s’intéresser à ses origines dont elle a peu de connaissances. Cette quête va la réconcilier avec beaucoup de choses. Après s’être trompée, elle va trouver ce qui fait sens chez elle ». Ce sera la voie artistique.

Autre piste de travail pour Nil Bosca : allier le fond et la forme. « C’est une dramaturgie de théâtre. Les mots permettent de toucher un endroit du sensible. La danse vient s’entremêler pour reprendre le fil quand les mots ne sont plus opérants ». Elle évoque diverses émotions et des états de corps et elle révèle la partie onirique du parcours d’Euphrate. Nil Bosca y ajoute l’humour et toute son énergie.

Infos pratiques

  • Mardi 19 novembre à 20 heures à la scène nationale à Dieppe
  • Durée : 1h10
  • À partir de 14 ans
  • Tarifs : de 14 à 10 €
  • Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr