Franck Dubosc ose tout. Après Tout Le Monde debout et Rumba la vie, il s’attaque aujourd’hui à un nouveau genre : la comédie noire. Son macabre Un Ours dans le Jura surprend autant qu’il amuse. Le film sort sur les écrans mercredi 1er janvier.
Pour commencer l’année dans la bonne humeur pourquoi ne pas aller voir le nouveau film de Franck Dubosc qui, pour la troisième fois, passe derrière et devant la caméra. Malgré quelques scènes macabres, d’autres plus culottées, et ses cadavres ensanglantés, Un ours dans le Jura devrait faire rire le public et plus particulièrement les fans du cinéma des frères Coen.
Le Normand entraîne dans le Jura et ses territoires enneigés — on pense souvent à Fargo des frères Coen —, c’est là, dans un chalet isolé, que vivent Michel (Franck Dubosc), bucheron dépressif, sa femme Cathy (Laure Calamy), férue de littérature policière, et leur fils handicapé mental. Le couple ne se parle plus depuis belle lurette sauf pour faire allusion aux dettes qu’ils vont devoir rembourser. Un jour, pour éviter un ours au milieu de la route, Michel tue accidentellement deux trafiquants de drogue. Cathy prend les choses en main : ni vu ni connu, ils se débarrassent des corps et embarquent une mallette qui contient quand même deux millions d’euros. Problème : leur ami, Roland (Benoît Poelvoorde), mène l’enquête pour la gendarmerie avec son adjointe, Florence (Joséphine de Meaux). Avec eux, le couple s’applique à jouer les innocents.
Des duos
Les personnages de cette comédie noire sont bien écrits. Dans chacun des duos, c’est la femme qui mène la danse, que ce soit Cathy qui trouve une solution à chacun des problèmes, ou Florence qui réfléchit bien mieux que son supérieur. Les comédiennes tirent leur épingle du jeu : Laure Calamy pétille d’énergie et joue à merveille la carte de l’émotion face à Franck Dubosc qui lui laisse la part belle en assumant la dépression de Michel. Quant à Josephine de Meaux, toujours fine et drôle, elle incarne la sagesse et la franchise face à Benoît Poelvoorde, parfait en balourd sympathique et un brin arrangeant.
Alors certes on sourit beaucoup des déboires de nos Jurassiens que l’espoir d’une vie plus facile secoue un peu, mais Franck Dubosc ne se contente pas de faire rire : son Ours dans le Jura lui donne aussi l’occasion d’évoquer quelques-uns des problèmes de notre société : la souffrance face à la solitude, les failles d’un couple de parents d’un handicapé, l’usure du temps sur le sentiment amoureux, et forcément l’appât du gain qu’il vaut mieux, parfois, savoir partager.
Un ours dans le Jura, c’est un peu de légèreté dans un monde de brutes, une comédie noire qui rime avec jubilatoire.
- Un ours dans le jura de Franck Dubosc (France, 1 h 53) avec Franck Dubosc, Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Josephine de Meaux…