Vers 1840, il y a eu la folie du piano. C’est cette histoire que raconte du 16 au 18 mai à Dieppe l’Académie Bach à travers des concerts-promenades. Quatre musiciennes et musiciens en sont les guides et jouent sur neuf instruments d’époque.
Le piano a eu aussi sa révolution. Dans la première moitié du XIXe siècle, il va s’imposer pour détrôner le clavecin jusqu’à devenir un symbole de modernité. Moderne grâce au développement technique qui modifie la mécanique, les structures en bois, les pédales… L’évolution est tellement rapide qu’un nouveau piano sort chaque décennie. Par ailleurs, « il y a une volonté de couper les ponts avec les racines culturelles de l’Ancien Régime, rappelle Jean-Paul Combet, directeur de l’Académie Bach. La nouvelle société, la bourgeoise d’affaires et industrielle, veut se démarquer de l’aristocratie et avoir sa propre culture. Cela passe par la musique. Beaucoup veulent avoir un piano. La demande est telle que sont installés plus de 200 fabricants de piano à Paris vers 1850 ».
Cet engouement pour le piano, l’Académie Bach le raconte du 16 au 18 mai à Dieppe sous une forme singulière. Pianomania 1840 est une série de concerts-promenades. Dans les différentes pièces de l’ancienne chambre de commerce et d’industrie sont installés neuf instruments d’époque. Il y a notamment un clavicorde de la fin du XVIIIe siècle. « C’est l’instrument de base. Tout le monde l’a chez soi pour travailler », remarque Jean-Paul Combet. Il faut ajouter les pianos droits, carrés, à queue, fabriqués par des facteurs illustres comme Violi, Freudenthaler, Érard et Pleyel. L’Académie Bach présente le dernier arrivé dans sa collection : un piano à queue, en acajou flammé, fabriqué par la maison Boisselot en 1844 à Marseille.
Exposer ces magnifiques instruments est une belle occasion d’en découvrir les moindres détails. Les entendre, c’est encore mieux. Notamment pour en déceler toutes les subtilités et les nuances. Rémy Cardinale, Maude Gratton, Marcia Hadjimarkos et Daniel Isoir interprètent sur ces instruments des pièces de Mozart, de Beethoven, Schubert, de Mendelssohn, le frère, Félix, et la sœur, Fanny, de Schumann, le mari, Robert, et l’épouse, Clara… Les compositrices et les compositeurs ont eux aussi développé leur langage musical sur ces différents pianos.
Infos pratiques
- Vendredi 16 mai à 20 heures, samedi 17 mai à 10 heures, 14 heures, 16 heures, 20 heures, 22 heures, dimanche 18 mai à 10 heures et 14 heures à l’ancienne chambre de commerce et d’industrie de Dieppe, quai Duquesne à Dieppe
- Durée : 1h45
- Tarifs : de 23 à 10 €, gratuit pour les moins de 18 ans
- Réservation au 02 35 04 21 03 ou en ligne