Dans l’univers loufoque du Comte Ory

photo : Laurent Guizard


Virtuose et drôle, Le Comte Ory est un opéra-bouffe composé par Rossini. Il est question de conquête et de séduction dans cette pièce créée en 1828 à Paris. À voir du dimanche 20 au samedi 26 janvier à l’Opéra de Rouen Normandie. Des places sont à gagner !

« C’est un authentique chef-d’œuvre ! ». Pierre-Emmanuel Rousseau a les yeux qui brillent lorsqu’il évoque Le Comte Ory, l’avant-dernier opéra de Gioachino Rossini (1792-1868) présenté du 20 au 26 janvier à l’Opéra de Rouen Normandie avec l’orchestre, dirigé par Luciano Acocella. Le metteur en scène a découvert « une pièce majeure », des pages musicales « sublimes, parfois sensuelles qui mettent en lumière les états d’âme des personnages ». Pour lui, c’est tout simplement « la meilleure partition de Rossini. Il y a une dynamique incroyable, des moments élégiaques et une efficacité comique redoutable. C’est parfois presque surréaliste. Rossini préfigure le dadaïsme. S’il n’y avait pas eu Rossini, il n’y aurait pas eu Satie ». Le sujet du Comte Ory est certes trivial, « très français »  mais « la musique le pare de couleurs magnifiques ».

Le comte Ory est une crapule. Il va profiter du départ en croisade des hommes de Formoutiers pour aller conquérir la belle et séduisante comtesse Adèle, en manque d’affection, et aussi son château. Pour cela, il va utiliser divers stratagèmes, même les plus farfelus, pour parvenir à ses fins. Il ira jusqu’à se faire passer pour un ermite, une nonne… Pas très malin, il se fera démasquer plusieurs fois et aura comme concurrent, son page, Isolier, profondément amoureux de la comtesse. « Le livret de Scribe est anti clérical, décrit des comportements libertins. C’est une histoire intéressante parce qu’elle aborde des thèmes comme le trouble, l’éveil de la sexualité, l’identité, le travestissement ».

Dans les années 1950

Avec cette histoire loufoque, pas question de « rester en deçà du texte » ou d’en faire trop. « Nous sommes sur un fil. Derrière cette façade élégante, des énormités sont dites; on exalte la bonne chair. La limite, ce sont les choses que je n’ai pas envie de voir sur scène ». Pierre-Emmanuel Rousseau retrouve une distribution « très jeune. Il y a une vraie fraicheur. C’est important parce que cette partition demande une incarnation. Il faut jouer, chanter, avoir une légèreté et un humour ».

L’histoire du comte Ory se déroule au Moyen Âge. Pierre-Emmanuel Rousseau la transpose dans une France des années 1950. « C’est encore une France traditionnelle, corsetée, bourgeoise sous le poids de la religion. C’est aussi la dernière période durant laquelle les hommes sont partis à la guerre. C’était en Algérie ». Pour le metteur en scène qui signe également les décors, lumières et les costumes, « les années 1950, c’est une époque bénie pour les costumiers. Durant le premier acte, il y a des citations de cette mode et des grands couturiers. C’est une forme d’hommage à ces grandes maisons ».

Retours à Rouen

Avec cette production, Le Comte Ory de Rossini, reviennent à l’Opéra de Rouen le metteur en scène Pierre-Emmanuel Rousseau et le maestro, Luciano Acocella. Le premier n’avait pas remis les pieds dans la ville depuis 20 ans. Pourtant Pierre-Emmanuel Rousseau est né à Rouen. Il a vu son premier opéra au Théâtre des Arts. « J’avais 5 ans. C’était Le Barbier de Séville. Je me souviens avoir trouvé les décors très laids. J’ai vu ensuite toutes les opérettes, des trucs invraisemblables ». Pierre-Emmanuel Rousseau qui a suivi une partie de ses études au conservatoire de Rouen a aussi fait ses débuts à l’opéra. « J’ai été second assistant de Jean-Claude Auvray pour la production de Madame Butterfly ». C’était en 1997, début d’une nouvelle histoire pour l’Opéra de Rouen. Depuis, Pierre-Emmanuel Rousseau n’est pas revenu dans sa ville natale. Il a travaillé pour le Théâtre Orchestre de Bienne en Suisse, l’Opéra-Comique à Paris, l’Opéra royal de Versailles, l’Opéra national du Rhin… Autre retour… Celui de Luciano Acocella, maestro italien qui a été directeur musical de l’Opéra de Rouen Normandie entre 2011 et 2014. « J’ai de vifs souvenirs de cette maison. J’ai ressenti une grande émotion quand j’ai à nouveau franchi les portes de l’Opéra ».

Infos pratiques

  • Dimanche 20 janvier à 16 heures, mardi 22 et jeudi 24 janvier à 20 heures, samedi 26 janvier à 18 heures à l’Opéra de Rouen Normandie.
  • Tarifs : de 68 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr

Relikto vous fait gagner des places

  • Gagnez vos places pour la représentation du mardi 22 janvier à 20 heures.
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