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Jazz à Rouen et Lillebonne : les leçons d’Antoine Hervé

photo Philippe Lévy-Stab
photo Philippe Lévy-Stab

Depuis plusieurs années, les Leçons de jazz d’Antoine Hervé ponctuent les saisons du Hangar 23 à Rouen et de Juliobona à Lillebonne. Le pianiste et compositeur a imaginé toute une série de concerts commentés. Comme le fait son ami et complice Jean-François Zygel en musique classique. Passionné de jazz, Antoine Hervé donne les clés et les sources, raconte l’histoire de ces grands jazzmen. Cette saison, il évoquera Dave Brubeck et Keith Jarrett au conservatoire de Rouen, le cinéma et Miles Davis à Juliobona à Lillebonne.

 

 

 

Vous souvenez-vous du premier morceau de jazz que vous avez entendu ?

Non parce que mes parents écoutaient du jazz. En revanche, à l’âge de 10 ans, j’ai essayé de rejouer au piano un morceau de boogie woogie d’un 78 tours que j’avais piqué à mes parents. J’ai réussi.

 

C’est une évidence, le jazz alors ?

Non parce que j’ai toujours commencé par repousser ce que j’ai adoré ensuite. C’est bien connu : les grandes haines font les grands amours. J’ai tout d’abord ressenti du dégoût pour le jazz. Il y avait un rejet parce que je me sentais exclu. Je ne comprenais rien. Le jazz est une musique beaucoup trop compliquée. Il reste une musique d’élite. Puis, j’ai fait un pas en avant et j’ai trouvé cette musique extraordinaire.

 

Qui vous a incité à faire ce pas en avant ?

Mon environnement, les personnes qui étaient autour de moi. Mes parents écoutaient du jazz et de la musique classique. Mes grands frères, du rock. Quand j’ai commencé à écouter de la musique classique, je trouvais ça fantastique. Ça m’a coupé le souffle. Comme je jouais du piano, je ne me suis pas retrouvé dans le rock.

 

Pourquoi coller leçon et jazz, deux mots qui s’opposent ?

La leçon renvoie à une certaine rigueur. Alors que le jazz est plutôt créatif, rebelle, provocateur. C’est un trait d’humour. En fait, c’est une initiation au jazz, un concert commenté. L’idée existe depuis longtemps. Après la Seconde Guerre mondiale, Leonard Bernstein a créé des émissions de radio et de télé. Aujourd’hui, on a abandonné l’éducation artistique. Il faut donc mettre les gens au contact avec ce qui nourrit leur âme. J’exclus la religion. C’est une question de survie. Il faut cultiver son âme, son feeling, sa créativité.

 

Comment choisissez-vous le thème des Leçons ?

Je choisis les musiciens qui ont balisé l’histoire du jazz, qui ont marqué une esthétique. Avec eux, on peut dire qu’il y a eu un avant et un après. Comme Parker, Grappelli, Monk… Je parle du contexte dans lequel les musiciens ont évolué, de la manière dont ils sont arrivés au jazz, de la musique qui les a influencés, de leur univers… Et je joue parce qu’un beau dessin vaut mieux qu’un long discours.

 

 

 

Les Leçons de jazz

Au conservatoire de Rouen

  • Jeudi 19 novembre à 20 heures : Dave Brubeck
  • Jeudi 25 février à 20 heures : Keith Jarrett
  • Tarifs : de 18 à 8 €. Réservation au 02 32 76 23 23 ou sur www.hangar23.fr

 

A Juliobona à Lillebonne

  • Mardi 15 décembre à 20h30 : La Leçon de jazz fait son cinéma
  • Mardi 8 mars à 20h30 : Miles Davis
  • Tarifs : 14 €, 11 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Réservation au 02 35 38 51 88 ou sur www.juliobona.fr