//

Lecture à Terres de paroles : les jumelles de Nathalie Papin

Nathalie Papin confie Léonie et Noélie aux comédiennes, Gaëlle Bidault et Sophie Caritté. Une mise en voix par Marie-Hélène Garnier mercredi 26 avril à la médiathèque d’Elbeuf dans le cadre du festival Terres de paroles.

La gémellité est une question qui taraudait Nathalie Papin depuis plusieurs années. « C’est un couple excessif mais pas d’exception. La relation entre jumeaux va dans tous les excès. C’est plus que fusionnel parce que la pensée n’a pas besoin de se formuler. Il y a une étrangeté qui dépasse la quête de l’autre », remarque l’écrivaine. Nathalie Papin évoque le sujet dans sa nouvelle pièce de théâtre Léonie et Noélie, un texte mis en voix par Marie-Hélène Garnier et lu par les comédiennes Gaëlle Bidault et Sophie Caritté mercredi 26 avril à la médiathèque à Elbeuf lors du festival Terres de paroles.

« C’est une vieille histoire qui a 10 ans ». Pour la première fois, Nathalie Papin est allée puiser dans son passé. « Ma mère est la source de cette écriture ». Elle a une soeur jumelle. Néanmoins « cela a été un prétexte pour qu’elle me parle de son enfance. Elle s’est toujours tue. Je pense qu’elle voulait elle-même oublier cette enfance ». Une enfance passée à la campagne entre souffrance et manque.

Léonie et Noélie sont des jumelles orphelines qui se retrouvent au crépuscule de leur vie sur le toit d’un immeuble. Elles observent ensemble les couleurs de l’incendie dont elles sont les protagonistes. Là, elles se souviennent. Notamment des défis qu’elles se sont lancées lorsqu’elles étaient encore des enfants. Léonie veut connaître tous les mots du dictionnaire par coeur. Il ne lui en reste plus que dix. Quant à Noélie, elle surmonte sa peur du vide en jouant la funambule.

« Dans l’instinct de vie »

Nathalie Papin signe une histoire émouvante, entre fantaisie et poésie. L’écriture est toujours aussi puissante, le propos, profond. « Je n’écris jamais légèrement. Cela me demande beaucoup de concentration. C’est un engagement physique, intellectuel très grand. Et l’engagement, c’est l’exigence. Il y a un défi chaque fois que j’écris un texte. Qu’il soit philosophique, existentiel… Il faut aller chercher ce qu’il y a de plus puissant dans l’instinct de vie. L’écriture est l’outil pour aller chercher cette pulsion de vie.  Ensuite, il faut la partager avec les autres. Pour cela, la parole doit être suffisamment large pour qu’elle devienne celle des autres ».

Depuis plusieurs années, Nathalie Papin, ancienne comédienne, est devenue une figure importante dans l’écriture théâtrale pour la jeunesse. Debout, une pièce fondatrice, Mange-moi, Le Pays de Rien qui a été mis en scène douze fois, Faire du feu avec du bois mouillé font partie de ses succès incontournables. Avec la littérature pour les enfants, l’écrivaine a trouvé son « espace. J’ai pu m’épanouir. Surtout en théâtre. Quand j’ai commencé à écrire, c’était quasiment un endroit vierge. J’ai alors pu développer un style très librement, expérimenter, aborder des sujets jamais abordés ». Nathalie Papin a décroché le Grand Prix de littérature dramatique jeunesse 2016 avec Léonie et Noélie. Elle travaille en ce moment sur deux nouvelles pièces de théâtre, deux commandes, Le Gardien des arbres et Quand j’aurais 1001 ans. C’est à nouveau son imaginaire qui la guide.

 

  • Mercredi 26 avril à 15 heures à la médiathèque, 1, rue Jacques-Prévert à Elbeuf. Entrée gratuite. Réservation au 02 32 10 87 07 ou sur www.terresdeparoles.com