Les Meslanges enregistrent des pièces inédites de Titelouze

Les Meslanges, ensemble rouennais, a investi l’église Saint-Thomas de Cantorbéry à Mont-Saint-Aignan pour l’enregistrement de quatre messes de Jehan Titelouze. Des partitions oubliées qui ont été retrouvées seulement en 2016 à Paris. 

Il n’y avait plus aucune trace des œuvres vocales de Jehan Titelouze (1563-1633). « D’ailleurs, on ne les cherchait plus », remarque Thomas van Essen, fondateur et directeur artistique de l’ensemble Les Meslanges. En novembre 2016, le musicologue Laurent Guillo découvre à la bibliothèque de Fels à l’institut catholique de Paris un recueil de 26 pièces musicales publié en 1626. Parmi elles, il y a quatre messes de Titelouze, organiste de la cathédrale de Rouen de la fin du XVIe siècle à sa mort, deux premières à 4 voix, In Ecclesia et Votiva, deux autres à 6 voix, Simplici Corde et Cantate. « Ce sont des partitions extraordinaires, audacieuses, voire avant-gardes. Titelouze était un grand connaisseur de la science de la composition. Il a lu tous les compositeurs qui ont vécu avant lui. Dans son travail, il va à l’essentiel. Quand on entend ces œuvres, le génie est là tout le temps ».

Les Meslanges ont enregistré ces quatre pièces inédites. Lors d’une première session, effectuée en juillet 2018 à l’église de Champcueil dans l’Essone, l’ensemble de Thomas van Essen a travaillé sur la Missa In Ecclesia et des partitions pour voix et orgue. Il s’est réfugié une nouvelle fois dans l’église Saint Thomas de Cantorbéry à Mont-Saint-Aignan du 8 au 13 septembre pour l’enregistrement des trois autres messes et autres pièces polyphoniques. Pour ces deux CD, Les Meslanges ont opté pour un chant « colla porte » avec le doublement des voix par les instruments. Pour cela, ils ont été accompagnés de cornets, sacqueboute, serpent, typiques pour cette interprétation.

Le premier album avec Missa Cantate, In Ecclesia, un Magnificat Secundi Toni de Titelouze et Bournonville sortira en novembre 2019. Pour le second avec Missa Votiva, Simplici Corde et un hymne Annue Christe, il faudra attendre juin 2019.