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Terrasses du jeudi à Rouen : Monsieur Roux en quatuor

kalif Monsieur-Roux okLes mélodies sont légères. Les textes, plutôt acérés. Monsieur Roux qui se plaît autant dans le hip-hop que dans la pop, dresse des portraits sans ambages. Après L’Illégalité joyeuse, il sort Chutes de studio et autres cascades, d’anciennes chansons qui n’ont pas trouvé place sur les précédents albums. Le 16 juillet, à Rouen, pour les Terrasses du jeudi, Monsieur Roux, en quatuor, présente deux sets, le premier plus chaloupé, le second, plus chanson.

 

 

Vos chansons sont conçues comme des coups de poing. Qu’est-ce qui vous fait réagir ?

Cela dépend. J’ai donné un concert lors d’un événement de soutien à des migrants dans un bled, près de chez moi. J’ai trouvé cela plutôt beau, tous ces gens qui se mobilisent pour des familles. Il y a une vraie dichotomie entre le comportement médiocre des personnes qui sont sensées nous représenter et ces personnes qui se battent.

 

Cela vous rend-il optimiste ?

Oui. Nous sommes de bons animaux. C’est l’homme qui a tout de même créé la sécurité sociale. C’est assez passionnant de voir ce qui se passe aujourd’hui. Je ne sais plus qui a dit que l’homme ne naissait pas bon. Certes, nous sommes des animaux violents mais, durant toute notre évolution, nous essayons de contrôler cette violence. Le monde n’a jamais été aussi pacifique. Cependant, beaucoup de choses que nous faisons pour aller vers du mieux contribuent à notre perte.

 

Et la musique dans tout ça ?

Il est ridicule de dire que la musique est un engagement. Il n’y a pas d’engagement dans le fait d’écrire ou de chanter. Faire de la musique, en vivre est un engagement. Mais ce n’est pas toujours facile.

 

Vous sentez-vous libre ?

J’essaie. Cela fait dix ans que je fais de la musique à ma façon, que j’écris des chansons qui me plaisent. Je ne veux pas être dans une vision de commerçant. Je préfère être un ouvrier de la musique, ne pas me soucier de la manière dont vont être perçues mes chansons. Et j’accepte le fait que des personnes ne me suivent pas. Mais c’est très compliqué.

 

En dix ans, vous êtes devenu économe en mots dans vos chansons. Pourquoi ?

Il y avait beaucoup de texte dans mes chansons. Je suis aussi devenu moins frontal. En fait, un album est une réaction à l’album précédent. Le premier a été un coup d’essai. L’aventure a été plutôt marrante. Le deuxième a été plus rock, plus sombre, plus politique. Pour le troisième, j’ai voulu travailler seul, aller vers des trucs plus assumés, plus tranchés. Pour le prochain, la direction sera encore différente. Il y aura moins de texte et j’ai envie de faire danser les filles.

 

 

Le programme du 16 juillet

  • Espace du palais à 14 heures et 18 heures : Le Bar à mômes
  • Place du Lieutenant Aubert à 18h30 et 20h15 : Mandah
  • Place de la Cathédrale à 18h45 et 20h30 : Monsieur Roux
  • Rue Eau-de-Robec à 19 heures et 20h45 : Giles Hedley
  • Place de la Pucelle à 19h15 et 21 heures : Gaoussou Koné
  • Place des Emmurées dès 19 heures : Green Street, Encore !, Scars, Acid Arab

 

Concerts gratuits