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Théâtre : quatre rencontres avec Beckett dans « Abîmés »

photo Frédérique Ménard-Aubin

Abîmés lie quatre courtes pièces de Beckett. Cette création de la compagnie québécoise Joe Jack et John, emmenée par Catherine Bourgeois, se joue jeudi 9 novembre au Passage à Fécamp, lundi 13 et mardi 14 novembre à L’Étincelle à Rouen dans le cadre du festival Art et Déchirure.

C’est une compagnie atypique. Joe Jack et John, implantée au Québec, mène des projets de théâtre avec des comédiens issus de tout horizon ou présentant des déficiences intellectuelles. Elle se retrouve avec Abîmés à l’affiche de la seizième édition du festival Art et Déchirure lundi 13 et mardi 14 novembre à L’Étincelle à Rouen après une représentation jeudi 9 novembre au Passage à Fécamp.

Abîmés réunit quatre textes de Samuel Beckett. « C’est ma première incursion dans le répertoire », indique Catherine Bourgeois, metteuse en scène. « Depuis la fondation de la compagnie, nous avons toujours préféré la création collective, l’écriture de plateau. Comme je suis arrivée au théâtre par la scénographie, je me suis attachée à proposer un travail plastique pictural. Cette fois, j’ai eu envie de bifurquer ».

« Imposer un silence »

Un détour par le répertoire classique avec Quoi où, Souffle, Impromptu d’Ohio et Pas de Samuel Beckett. « C’est un théâtre qui n’est pas montré au Québec » et aussi très exigeant puisque l’auteur a toujours souhaité un respect des textes et de ses indications. « Nous y sommes entrés avec l’émotion. Nous étions des éponges. Il y a eu beaucoup de travail en amont avec les acteurs pour essayer de partager une histoire commune, trouver un rythme, imposer un silence, accorder la parole et les gestes ». Le silence a été en effet un axe fort du travail de la metteuse en scène à partir de la musique des mots de Beckett et du souffle des acteurs.

Abîmés est une pièce dramatique. Quatre comédiens, Marc Béland, Guillermina Kerwin, Gabrielle Marion-Rivard et Michael Nimbley, se retrouvent dans un espace vide pour parler de la condition humaine. Il est question d’isolement, de l’absurdité de l’existence, de folie, du temps qui passe… Catherine Bourgeois cherche une urgence, une énergie, une tension dans les corps qui se lisent également dans la vidéo, véritable élément de scénographie semblable à de très courts métrages.

Les dates

  • Jeudi 9 novembre à 20h30 au Passage à Fécamp. Tarifs : 16 €, 8 €. Réservation au 02 35 29 22 81 ou sur www.theatrelepassage.fr
  • Lundi 13 et mardi 14 novembre à 20 heures à la chapelle Saint-Louis à Rouen. Tarifs : de 15 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr