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Une leçon de piano délirante

Golda Schmendrick est une célèbre pianiste en plein chagrin d’amour. Elle est le personnage de Panier-piano, interprété par Leonor Stirman jusqu’au 24 juillet lors d’Un Soir au jardin à l’orangerie du jardin des plantes à Rouen.

Pas facile de garder tout son calme et sa sérénité lors d’une leçon de piano particulière. Surtout lorsque l’on est une femme blessée. Golda Schmendrick est une pianiste concertiste de renommée internationale et aussi « une professeur passionnée et rattrapée par ses démons ». Amoureuse, elle vient d’être abandonnée par son maître Ivan Gorevitch. Pour se réchauffer le cœur, elle joue, enseigne et boit un peu trop de vodka. Golda Schmendrick est un personnage imaginée par Leonor Stirman. « Elle est inspirée de plusieurs professeurs que j’ai pu avoir, de moi aussi et de femmes fortes qui peuvent avoir des comportements extrêmes quand elles sont pétries de douleur ».

Panier-piano est une leçon singulière donnée jusqu’au 24 juillet à l’orangerie du jardin des plantes à Rouen à un élève, lui aussi, singulier. Leonor Stirman mêle dans cette création ses deux passions artistiques. La musique tout d’abord. « Je suis une pianiste. Entre 18 et 20 ans, j’ai eu besoin de faire du théâtre pour mon bien-être, pour être à l’aise. J’ai pensé que le théâtre pouvait m’aider à donner de la liberté à mon jeu musical. Je me sentais engoncée dans les règles classiques. Je me suis alors demandé ce que j’allais faire avec ce bagage théâtral. La musique, c’est mon atout et un moyen de donner du sens à cet autre parcours. Je suis une musicienne qui joue ».

Leonor Stirman est seule sur scène, « maître à bord » de cette pièce interactive qui emmène de Chopin à Dalida. « J’ai été nourrie au spectacle de rue. Mon père, marionnettiste, jouait dans la rue. J’ai vu comment il fallait capter le public, créer du lien. Les imprévus sont des appuis, des matières à jouer ». La pianiste y a ajouté une dose d’humour. « C’est une des pierres de mon fondement. Mon père a toujours été drôle. Golda aurait pu être terrible, rongée par la solitude. Là, cela aurait été une tragédie grecque ». Leonor Stirman veut cette concertiste, certes ridicule, mais surtout touchante.

Infos pratiques

  • Tous les jours jusqu’au 24 juillet à 19h30, le dimanche 21 juillet à 18 heures (pas de spectacle le samedi 20 juillet) à l’Orangerie du jardin des plantes à Rouen.
  • Tarifs : 12 €, 8 €.
  • Réservation sur www.rouen.fr