Qui dit Normandie impressionniste, dit Rouen impressionnée… Les deux événements culturels se croisent et se complètent. Si le premier festival rassemble des œuvres des maîtres, le second a pour objectif de « mettre en valeur les éléments majeurs de l’art contemporain », selon Yvon Robert, maire de Rouen. C’est Laure Delamotte-Legrand qui a imaginé ce Rouen impressionnée 2013, visible du 6 juillet au 15 septembre. L’artiste rouennaise a invité quatre plasticiens, issus d’esthétiques différentes mais tous fascinés par la Seine. Le fleuve est ainsi le sujet de multiples interrogations pour Julius Popp, Antonio Gallego, Tatzu Nishi et Simone Decker qui commencent leurs installations en ce début de semaine.
Simone Decker : Blister
Simone Decker commence son travail par une visite des lieux, puis s’intéresse à leurs histoires. « Son regard ne se porte pas sur des endroits vitrines », commente Laure Delamotte-Legrand. L’artiste a choisi l’île Lacroix et s’est penchée sur l’histoire des loisirs, notamment sur l’ancien théâtre des Folies Bergères, démoli en 1965. Sur la façade de ce bâtiment, était accrochée une lyre. Un symbole si fort que le lieu a été rebaptisé Théâtre de la Lyre. Simone Decker ravive cette mémoire en installant en divers endroits d’immenses des Fantômes de lyre, immenses formes qu’elle nomme Blister, rappelant ces films plastiques servant d’emballages.
Julius Popp : Bit.Fall
Julius Popp a déjà présenté sa cascade de mots à Paris, Bâle et Londres lors des derniers Jeux Olympiques. A Rouen, elle sera sous le pont Boieldieu. L’artiste allemand a mis au point un processus informatique qui transforme des gouttes d’eau en pixel et qui fait défiler rapidement des mots, non pas « inscrits au hasard » mais ayant un lien avec des sites d’informations. Sur trente mètres, le spectateur est ainsi baigné dans un océan de mots qu’il peine parfois à lire. Julius Popp démontre là le flux continuels de mots auquel nous sommes confrontés quotidiennement.
Tatzu Nishi : la Fontaine de Bouddha
Tatzu Nishi travaille habituellement à partir du patrimoine existant d’une ville. A Rouen, la Seine lui a donné envie d’inverser son processus de création. Il va créer son monument, une sculpture de 6 mètres de haut. Un Bouddha géant qui sera installé sur un des gabions du pont Flaubert. Sur cette plateforme circulaire, reposera cette œuvre recouverte de multiple miroirs où se reflèteront l’eau, le soleil, la lumière. De la tête jaillira une eau de la Seine toute propre.
Antonio Gallego : Paillassons et Tract’Eurs n°17
Antonio Gallego a une démarche singulière. Il investit la ville. Tout d’abord avec des tracts, distribués à 5 000 exemplaires, évoquant l’eau, effectués avec les élèves de l’Ecole supérieure d’art et de design Le Havre-Rouen. Pour Rouen impressionnée, Antonio Gallego a imaginé des Paillassons sur lesquels sont imprimés des cartes géographiques qui sont en fait des corps humains ou des cerveaux ; la circulation sanguine représentant les fleuves. Tout cela pour interpeler sur la pollution et l’état du monde actuel. Ces Paillassons seront installés sur pont Boieldieu et un divers lieux de la ville.
- Du 6 juillet au 15 septembre le long de la Seine.
- Exposition gratuite
- Autour de Rouen impressionnée : visite interactive des œuvres de Julius Popp et d’Antonio Gallego les 18 juillet et 8 août à 18 heures, le 27 juillet à 15 heures (RV au pied du pont Boieldieu sur les quais bas de la rive droite), visite guidée autour de la Fontaine de Bouddha les 25 juillet et 15 août à 18 heures, le 3 août à 15 heures (RV au pied du pont Flaubert à proximité du Bouddha, rive gauche), visite de l’île Lacroix les 20 juillet et 10 août à 15 heures et le 1er août à 18 heures (RV sur la pointe de l’île Lacroix, au pied de la Lyre. Visites gratuites