L’Opéra de Rouen Normandie s’exporte jusqu’au sultanat d’Oman

photo Jean Pouget

L’Opéra de Rouen Normandie part en tournée au sultanat d’Oman. Au programme : deux représentations de Norma, l’œuvre de Bellini qui a ouvert la saison lyrique 2017-2018, et deux concerts. 137 personnes sont du voyage.

Pour l’Opéra de Rouen Normandie, c’est une tournée à caractère exceptionnel. Il y a déjà le lieu. La maison lyrique se déplace jusqu’à Mascate, capitale du sultanat d’Oman. Soit plus de 7 000 kilomètres. Ce pays du Moyen Orient a été le premier à construire un opéra. Bâtiment à l’architecture traditionnelle et aux techniques modernes, le Royal Opera House est ouvert depuis 2011 et peut accueillir 1 100 spectateurs. Selon Frédéric Roels, ancien directeur de l’Opéra de Rouen Normandie, « c’est une volonté du sultan, un vrai mélomane ».

Il y a aussi le choix de l’œuvre présentée les 22 et 25 février au Royal Opera House. Ce sera Norma de Bellini, créé en septembre 2017 et mis en scène par Frédéric Roels. « C’est une pièce qui n’a jamais été programmée à Mascate ». Avant ce voyage qui s’annonce, il y a eu trois ans d’échange entre les deux maisons d’opéra. Tout d’abord un dialogue artistique avec des présentation de marquettes et des repérages. Ce n’est pas tout : « il y a des codes culturels dont on souhaitait tenir compte. Cela n’a pas été une contrainte parce que tout a été discuté en amont ». Les Omanais préfèrent « les couleurs peu sombres. Ils ont besoin de contrastes visuels. Il n’est pas possible de représenter du song qui coule ou des flammes vives. Pour eux, c’est terrorisant », explique le metteur en scène qui a aussi intégré dans sa réflexion leur rapport singulier à la terre. « C’est une civilisation qui vient de l’élevage, de l’agriculture, du nomadisme. J’ai travaillé sur les espaces souterrains ». Aux deux représentations de Norma s’ajoutent deux concerts à partager en famille avec des pièces de Messager, de Ravel, de Rossini et de Prokofiev sur le thème animalier.

Ce sont 137 personnes, 113 artistes et 24 techniciens, qui vont prendre l’avion vers le sultanat d’Oman où le thermomètre affiche une température de 25°. Donc 137 personnes à déplacer, à nourrir, héberger… « L’Opéra de Mascate a une grande expérience de l’accueil des structures internationale et travaille dans des délais plus courts. Depuis le 1er janvier 2018, nous avons échangé 1 500 mails. Chaque personne a sa feuille de route », remarque Claire Roserot de Melin, directrice de la coordination artistique. Quant au décor, environ 100 m3, il est parti depuis le 31 janvier par bateau et sera déchargé le 12 février, dix jours avant la première représentation.