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Opéra à Rouen : Un “Enlèvement au sérail” aux couleurs des 1001 nuits

L’Enlèvement au sérail est un des tubes de Mozart. La metteuse en scène Emmanuelle Cordoliani transpose ce singspiel datant de 1782 dans un cabaret des années 1920. A voir du 3 au 10 avril à l’Opéra de Rouen Normandie.

Dans la fin des années 1920, le Sérail Cabaret est un des lieux les plus prisés des habitants de Vienne. Pourtant son propriétaire ne peut se défaire de sa réputation sulfureuse. Dans la capitale autrichienne, on prétend que le Pacha serait un homme mystérieux, qu’il garderait prisonnière sa meneuse de revue, Constance, et demanderait à tous ses clients de s’acquitter d’une rançon avant de quitter son cabaret. De son côté, le chanteur Belmonte, amoureux de Constance, n’a pas l’intention de laisser sa belle entre les griffes du pacha. Lors d’une soirée exceptionnelle, il pourrait bien y avoir des retrouvailles.

Emmanuelle Cordoliani propose une lecture très personnelle de L’Enlèvement au sérail, un des chefs-d’œuvre de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) joué du 3 au 10 avril à l’Opéra de Rouen Normandie par l’orchestre, dirigé par Antony Hermus. Dans cette pièce lyrique, créée le 16 juillet 1782 au Burghtheater à Vienne, on chante bien évidemment. On fait des numéros de magie. On lance des sabres. On se travestit… Et on danse beaucoup. Le chorégraphe Victor Duclos s’est influencé de la danse de cabaret, du cinéma pour écrire « une chorégraphie de ligne et d’appui ». Emmanuelle Cordoliani s’est ainsi attachée à révéler la légèreté et la part d’insouciance contenue dans l’œuvre de Mozart, si riche.

En plusieurs langues

C’est tout d’abord la forme du singspiel, une alternance de dialogues parlés et d’airs chantés, qui a intéressé la metteuse en scène. « Mozart fait ce choix d’avoir du texte parlé dans cette œuvre. On a environ 1h30 de texte et 1h30 de musique. Une musique qui va au plus près du texte ». Cette forme doit se développer dans un cabaret . Une évidence pour Emmanuelle Cordoliani, L’Enlèvement au sérail est associé davantage à la comédie. « C’est une occasion de jouer avec plein d’affects. Une tragédie reste une tragédie. Dans la comédie, il y a du grotesque, du clown, des moments émouvants, d’autres pathétiques… »

Autre désir : « apporter un point de vue sur l’Orient, dans son côté le plus vaste », explique Emmanuelle Cordoliani. « On va raconter beaucoup d’histoires dans ce spectacle pour évoquer les ambiances des 1001 nuits. J’ai confié le rôle du Pacha à un comédien et non à un chanteur. Je lui ai confié deux poèmes soufi du XIIIe siècle. A la fin du XVIIIe siècle, le monde arabe connaît un mouvement littéraire puissant dont Mozart a eu conscience ». On les raconte dans divers langues. Dans son adaptation, la metteuse en scène ajoute des textes en turc, espagnol, anglais. La Vienne des années 1920 était une ville cosmopolite.

  • Mardi 3 et vendredi 6 avril à 20 heures, dimanche 8 avril à 16 heures, mardi 10 avril à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen. Tarifs : de 68 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Gagnez vos places pour les représentations des 6 et 8 avril en écrivant à relikto.contact@gmail.com