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Theo Lawrence : « Travailler sa voix permet de trouver sa personnalité »

Le premier rendez-vous avec Theo Lawrence, c’était avec l’album, Homemade Lemonade, sorti en 2018 avec son groupe The Hearts. L’artiste franco-canadien à la voix de crooner, poursuit son aventure musicale en solo et un deuxième disque pour évoquer toutes ces choses qui ne sont plus et plongent dans la mélancolie. Sauce piquante a une saveur douce et épicée mêlée de blues, de soul et de folk. Entretien avec Theo Lawrence.

Pourquoi avez-vous voulu cette sauce, piquante ?

C’est une référence à toutes les musiques du Texas et de la Louisiane. Le mot piquante n’est pas à prendre au sens premier. Je trouvais que c’était un bon titre pour cet album. Depuis que je suis petit, je suis baigné de cette musique. J’en ai écouté à longueur de journée. Cela a fini par devenir aussi ma musique.

Que voulez-vous dire ?

Cette musique définit mes codes, ma manière de chanter et d’arranger les chansons. Et cela n’est pas du tout conscient. Je ne me pose même plus de question. Je l’ai intégrée. Elle me transporte toujours. À l’âge d’or de cette musique, elle avait en effet beaucoup de codes afin de pouvoir passer en radio. Elle correspond aux goûts de cette époque. Il n’y a pas de recette. Juste une âme, de l’émotion. C’est ça, la soul. Maintenant, j’aime bien me détacher un peu de ce cadre rattaché à ce genre pour composer ma propre musique.

Vous avez fait votre chemin entre tous ces genres de musique.

Oui, c’est ça. Je fais mon chemin entre ces artistes et ces époques. Il y a encore tellement à découvrir. Cela reste une famille de musiques très large. Mes goûts évoluent avec l’âge. Adolescent, j’ai commencé par le rock anglais. À partir de tous ces groupes, j’ai remonté le temps pour écouter du blues, de la soul et de la country.

Comment parvenez-vous à embrasser toutes ces musiques ?

J’arrive à prendre du recul et garder la même fraicheur quand je les écoute. Parfois, il m’arrive d’avoir des cailloux qui freinent mon inspiration. Parce que des influences sont trop proches. Cela donne une bouillie de musique. Mais j’ai une telle soif de découverte qu’il est difficile, pour moi, de savoir ce que je veux vraiment. Il faut donc prendre du temps et un long recul pour écrire sa propre musique. Pendant les moments de stabilité, les influences sont bénéfiques. Elles trouvent leur place et peuvent être canalisées. C’est à ce moment-là qu’il ne faut pas se louper, que l’on peut explorer et trouver qui on est vraiment. 

Dans cet album, vous avez écrit un plus grand nombre de ballades. Pourquoi ?

Cela est dû au fait que j’ai écrit cet album tout seul, chez moi, et avec la guitare. J’ai été plus porté vers des chansons introspectives. L’énergie est différente quand vous êtes à cinq dans un studio. Mais mon mode opératoire est plus solitaire. Dans un disque, je pense qu’il est important d’avoir des divers types d’énergie, avec des morceaux plus enlevés et d’autres qui le sont moins. Mais ce n’est pas une volonté de départ. Au contraire. À chaque fois que j’ai des envies, je me fais toujours attraper par autre chose. En fait, Je me laisse guider.

Il y a beaucoup de mélancolie aussi dans Sauce piquante.

Cela est dû au type de musique que je joue. Moi, je ne suis pas un mélancolique dans la vie. La soul, la country sont mélancoliques, évoquent le passé, tout ce que l’on a perdu et ce qui pourrait être. Quand je compose, je suis pétri de tout cela.

Est-ce que vous travaillez quotidiennement votre voix ?

Oui, je la travaille tous les jours. Comme si j’étais dans une école de chant. Même si je ne suis jamais allé dans un conservatoire ou une école de chant. Travailler sa voix permet de trouver sa personnalité. Cela passe par prendre des inflexions. Depuis que je suis petit, ma voix évolue au fil de mes inspirations. Je la travaille parce que j’en ai besoin. Si je ne le fais pas, ça ne va pas. C’est un appel du cœur.

Infos pratiques

  • Jeudi 5 mars à 20 heures au Tetris au Havre. Première partie : Ysé Sauvage Tarifs : de 15 à 7 €. Réservation au 02 35 19 00 38 ou sur www.letetris.fr
  • Vendredi 20 mars à 20h30 au Normandy à Saint-Lo. Premières parties : King Biscuit, Les Louanges. Tarifs : de 16 à 8 €. Réservation sur www.lenormandy.net
  • Samedi 21 mars à 20h30 au Kubb à Évreux. Première partie : Kepa. Tarifs : de 16 à 5 €. Pour les étudiants :  carte Culture. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com