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Les paysages fantasmés de Jean-Baptiste Soulard

photo : Axel Massin

Des lectures du livre de Sylvain Tesson, Dans Les Forêts de Sibérie, Jean-Baptiste Soulard a éprouvé de vives émotions et imaginé un récit musical dans les grands espaces blancs et glacés. Il y ajoute la danse de Lisa Robert. Le Silence et l’eau est un album, sorti juste avant le confinement en mars 2020 et un spectacle à voir mardi 18 janvier au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen avec Le Rive Gauche dans le cadre de C’est déjà de la danse.

Un livre

Jean-Baptiste Soulard n’est pas un grand lecteur, plutôt « un lecteur obsessionnel. Si je me mets à aimer un livre, il est possible que je le relise plusieurs fois pour m’imprégner encore de certains passages. Je suis davantage un boulimique de cinéma ». Le musicien, cofondateur du groupe Palatine, a dévoré Dans Les Forêts de Sibérie de Sylvain Tesson. « J’ai beaucoup apprécié la variété du monde intérieur de Tesson. Il montre que la richesse extérieure qu’il recevait, comme le froid, la beauté de la nature, le danger, vient bousculer son monde intérieur et réveille des questionnements banals et métaphysiques. Il raconte son rapport à ses propres émotions et ce rapport entre le corps et la tête ». Le musicien a lu Dans Les Forêts de Sibérie une première fois en 2011, y est revenu trois ans plus tard. « J’ai retrouvé les mêmes images. Quand je lis, je me projette. Après, je vois un film. Je parviens à garder en moi ces images ».

Une musique

Après ces lectures, est arrivée une première chanson, Respirer, puis tout un album de onze titres, Le Silence et l’eau, enregistré avec plusieurs artistes, qu’il joue mardi 18 janvier au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Comme Sylvain Tesson, Jean-Baptiste Soulard dépeint de grands espaces. Pourtant, « ce disque a été écrit dans mon appartement avec ma famille. L’écriture est partie d’un élan vital venu réveiller tous mes sens, de ce désir de sortir de la ville et d’aller vers un ailleurs ». Le Silence et l’eau, avec ses morceaux d’une pop-folk planante, est une invitation à la rêverie, la lenteur, la mélancolie, la contemplation. C’est une série de paysages fantasmés aux horizons lointains.

Une danse

Sur scène, à la musique, Jean-Baptiste Soulard ajoute la danse de Lisa Robert. « En général, la danse offre plus de liberté que les mots. À un moment donné, ceux-ci ne permettent pas d’aller dans le détail des sensations. La danse apporte quelque chose de très fort et va directement dans l’intention que l’on souhaite partager ». La danseuse incarne le corps de Sylvain Tesson, si malmené par les éléments pendant cette aventure.

Infos pratiques

  • Mardi 18 janvier à 20h30 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen
  • Tarifs : de 20 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com
  • photo : Axel Massin