Le monde mystérieux de Sosthène Baran

Le travail artistique de Sosthène Baran est multiple. Le peintre et sculpteur réinvente un monde dans Antifer, une première monographie exposée jusqu’au 24 avril à L’Académie à Maromme.

Avec Sosthène Baran, Antifer devient un endroit mystérieux. Des lueurs de la nuit se dessinent les contours d’une maison qui semble abandonnée. Pourtant, de vives lumières éclairent une partie du rez-de-chaussée. Une véritable atmosphère de polar ! L’artiste a représenté là les souvenirs d’une promenade. C’est le seul tableau à traduire une ambiance aussi inquiétante. C’est aussi cette œuvre qui donne le titre à cette exposition à L’Académie, la première monographie de Sosthène Baran.

Dans le travail de ce jeune diplômé de l’école supérieure d’arts de Caen, il y a toujours beaucoup de mystère et d’étrangeté, mêlés à une vive mélancolie. Les ciels sont tourmentés. Les paysages surgissent comme des mirages. On ne peut distinguer les visages des personnages. Ceux-là disparaissent même parfois pour être remplacés par des coquillages ou des minuscules sculptures. L’artiste peut faire un grand écart, allant des sujets religieux jusqu’à la science fiction. Chaque tableau porte une histoire qui s’écrit avec une palette de bleus, de jaunes et d’orangés.

L’œuvre de Sosthène Baran est singulière par le support choisi et les matières employées. Avant d’entrer à l’école, il a multiplié les expériences dans la cuisine, la gravure, la peinture décorative, l’édition, la conception graphique. Fort de toutes ces formations, il a développé une technique très personnelle. « Sur le fond, j’applique un jus de peinture. Je pose une ligne d’horizon et j’avance par couches. Ensuite, je fais apparaître des personnages et des paysages », explique Sosthène Baran.

Quant au support, le peintre récupère toutes formes pour « sortir du carré ». Il travaille ainsi sur des miroirs, des moulures d’encadrement, des cadres de lits qui se transforment en bas-reliefs… Tous sont en bois parce qu’il utilise des outils métalliques. Puis, il applique, efface, triture, ponce… « Le plus dur est de savoir à quel moment je dois m’arrêter ».

Infos pratiques

  • Jusqu’au 24 avril à L’Académie, rue du Moulin à poudre à Maromme
  • Ouverture tous les jours de 14 heures à 18 heures
  • Entrée libre et gratuite
  • Renseignements au 09 84 24 32 17 ou sur www.le-shed.com