« Serse » de Haendel dans l’univers du skate

photo : DR

L’amour, ça va, ça vient… Comme un skater sur sa rampe. C’est justement dans un skatepark que les metteurs en scène, bien connus désormais à l’Opéra de Rouen Normandie, Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil, transposent les amours hésitantes des personnages de Serse, l’œuvre de Haendel. Programmée au printemps 2020, cette production voit le jour du 10 au 14 mars au Théâtre des Arts.

More skate, less hate… Quatre mots en forme de slogan qui pourrait résumer cette nouvelle production de Serse. L’opéra en trois actes de Haendel est une comédie romantique où les personnages se cherchent, s’aiment et se détestent, pleurent et parviennent à surmonter les peines de cœur. Arsamene et Romilda sont épris l’un de l’autre. Or Serse, frère Arsamene et « chef de la bande », est tombé amoureux de la jeune femme et a décidé de l’épouser. Ce qui n’est pas pour déplaire à Atalanta puisqu’elle aime secrètement Arsamene. Amastre, abandonnée par Serse, est prête à se venger. Après quelques querelles, infidélité, quiproquos autour d’une lettre, tout ce petit monde va se réconcilier.

Dans ce spectacle, présenté du 10 au 14 mars à l’Opéra de Rouen Normandie, Jean-Philippe Clarac et Olivier Delœuil explorent avec finesse et humour « la fragilité du sentiment amoureux. Tous sont d’une immaturité affective. Ils ne veulent pas s’attacher mais ont juste envie de séduire. La déception ne dure jamais longtemps. On se remet très vite dans Serse. Nous avons demandé aux chanteurs de jouer cette immaturité, de garder une forme de superficialité et surtout de ne pas intellectualiser ».

On chante et on ride

Comme dans leurs spectacles précédents, avec une dimension théâtrale forte, le duo de metteurs en scène est allé sonder dans l’œuvre de Haendel, créé le 15 avril 1738 à Londres, ce qu’elle raconte de la société contemporaine. « Nous avons cherché l’endroit qui symboliserait une cour où les post-ados se retrouveraient et viendraient s’aimer en cachette. L’univers du skateboard s’est imposé ». Sur la scène, est installée une rampe en bois surmontée d’une structure métallique. Là, les riders viennent se défier, réaliser leurs dernières figures, parader, s’encourager. Les filles y ont leur place. Quelques bancs délimitent cette arène pour discuter, se reposer et « regarder. Chaque personnage est toujours sous l’œil de quelqu’un d’autre. En fait, on drague parce qu’on est regardé ».

Toute l’esthétique de l’univers du skateboard est là : les couleurs, les costumes avec les survêtements, les baskets et les casquettes, les platines lors du dj-set… Sans oublier les images. Elles peuvent être un souvenir ou un point de départ d’une scène ou encore toutes ces vidéos, tournées à Rouen, dans lesquelles les riders racontent leurs exploits ou leur pratique.

Sur scène, accompagnés par l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, dirigé par David Bates, les chanteuses et chanteurs, qui réalisent quelques performances vocales, esquissent quelques figures. Avec eux, quatre riders semi-professionnels réussissent de magnifiques pirouettes sur un skate, une trottinette et un BMX.

Infos pratiques

  • Vendredi 10 mars à 20 heures, dimanche 12 mars à 16 heures, mardi 14 mars au Théâtre des Arts à Rouen
  • Durée : 3h15
  • Tarifs : de 68 à 10 €
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Avant la représentation : présentation de l’œuvre une heure avant le spectacle
  • Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce