Une page romantique avec “Roméo et Juliette”

photo : Opéra de Rouen Normandie

C’est une des histoires les plus romantiques. Roméo et Juliette raconte les célèbres amoureux de Vérone pris entre les rivalités entre leur famille. Charles Gounod a connu un grand succès avec cet opéra, dirigé par Pierre Dumoussaud, du 9 au 15 juin au Théâtre des Arts à Rouen.

À Vérone, les tensions entre les Capulet et les Montaigu ne s’apaisent pas. L’amour entre Roméo, un Montaigu, et Juliette, une Capulet, n’y changera rien. Il y aura des drames inévitablement parce que se succèdent provocations et envies de vengeance. Roméo et Juliette décident alors de se marier dans le plus grand secret avec la complicité du Frère Laurent. Mais l’un n’est pas informé du subterfuge de l’autre qui veut échapper à l’autorité de son père. Persuadé de la mort de Juliette, Roméo, devant son corps étendu dans le tombeau, avale un poison au moment où Juliette se réveille. Elle voit son amoureux expirer et se poignarde.  Les deux amants sacrifient leur vie pour se retrouver dans la mort. 

Charles Gounod (1818-1893) a écrit une partition des plus romantique pour raconter cette tragédie de Shakespeare. Selon Pierre Dumoussaud, « c’est un travail d’orfèvre ». Après Faust, le maestro dirige l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie dans cette production, présentée du 9 au 15 juin au Théâtre des Arts. « Je suis ravi de découvrir cette partition à un an d’intervalle ». Pour la première fois, il a souhaité l’aborder « avec un regard neuf. Je suis un besogneux. J’ai besoin de lire beaucoup. Pour ce Roméo et Juliette, j’ai opté pour une approche plus instinctive. Dans mon travail, je me suis nourri de l’œuvre et de ce qu’elle m’inspire. J’ai voulu en tirer mes propres conclusions ».

Des duos d’amour

Pierre Dumoussaud tisse des liens entre Faust, créé en 1859, et Roméo et Juliette, présenté en 1867. Ce sont « des opéras jumeaux », le premier étant « plus épique », et le second « plus dramatique ». Il y voit également une filiation avec Mozart. Le Roméo et Juliette de Gounod, mis en scène par Éric Ruf, commence par une fête avec « un orchestre brillant ». Au fil du drame, celui-ci se fait davantage « discret. L’orchestration est plus ciselée et plus économique, notamment dans les derniers duos des quatrième et cinquième actes. Gounod utilise les souvenirs, à travers des thèmes, qui reviennent à la mémoire et de Roméo et de Juliette ».

Gounod a mis beaucoup de délicatesse dans cet instant du coup de foudre entre les deux adolescents. « Amitai Pati est le Roméo juvénile de Shakespeare. Il est un soleil doux d’une fin de journée d’été. Il a un souffle qui résonne avec les volontés pacifistes du personnage, jusqu’à ce que l’on tue son meilleur ami ». Quant à Juliette, interprétée par Olga Kulchynska, elle n’est pas seulement « cette fille de 13 ans, broyée par le pouvoir patriarcal. Elle a une fragilité mais pas seulement. On la voit mûrir ». Si Roméo est troublé par la beauté de Juliette, elle vit un bouleversement profond intérieur. « L’amour est une chose nouvelle pour elle ». Gounod compose aux amants de Vérone de magnifiques duos d’amour qui occupent environ la moitié de la partition.

Infos pratiques

  • Vendredi 9 juin à 20 heures, dimanche 11 juin à 16 heures, mardi 13 et jeudi 15 juin à 20 heures au Théâtre des Arts à Rouen
  • Avant la représentation : présentation de l’œuvre une heure avant le spectacle
  • Spectacle en audio description dimanche 11 juin
  • Durée : 3 heures
  • Tarifs : de 68 à 10 €
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Aller à l’opéra en transport en commun avec le réseau Astuce