Cicatriciel, un texte de Sarita Vincent Guillot, est une histoire d’abandon. Elle est portée par le comédien Vincent Bellée et la musicienne Anne-Laure Labaste, et mise en scène par Yann Dacosta. Le spectacle se joue du 8 au 10 novembre au CDN de Normandie-Rouen, puis le 28 mars au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe.
Le voilà (presque) à nouveau seul sur scène. Dans (en finir avec) La Mécanique de l’ennui, une pièce de théâtre du collectif caennais, Les Nuées ineffables, Vincent Bellée était Joseph, un jeune homme qui souhaitait vivre ses rêves. Billy, l’ours en peluche, n’était jamais très loin dans cette autofiction. Le comédien est désormais Sarita Vincent Guillot dans Cicatriciel, un spectacle du Chat foin, présenté du 8 au 10 novembre au CDN de Normandie-Rouen avec la musicienne Anne-Laure Labaste.
Il y a deux ans, le metteur en scène Yann Dacosta lui a confié Cicatriciel, le texte de Sarita Vincent Guillot, connue pour son combat en faveur des personnes intersexes. « Je l’ai lu en deux nuits, se souvient Vincent Bellée. D’habitude, je m’ennuie très vite quand je lis. Dans ce texte, il y a des passages ultra forts sur la solitude… Et j’ai pleuré à la lecture. Certaines pages ressemblent même à des scènes de film. Il y a vraiment de grands moments ».
Trouver une légitimité
Cicatriciel est un témoignage et raconte un engagement. Ceux de Sarita Vincent Guillot, née dans un corps qui n’est pas vraiment celui d’un homme et pas non plus celui d’une femme. Depuis sa naissance, elle a dû faire face aux regards de ses parents, aux assignations de la société et aux erreurs du corps médical. Le sentiment qui domine chez Sarita Vincent Guillot reste l’abandon, sujet universel.
Pour porter cette parole, Vincent Bellée s’est beaucoup documenté. « Je ne maîtrise pas ce sujet. Yann m’a conseillé de regarder le documentaire Entre Deux Sexes. Après j’ai cherché d’autres informations mais on trouve sur l’internet des choses qui ne sont pas toujours très justes. Il faut faire le tri ». Les échanges avec Sarita Vincent Guillot ont également nourri et rassuré le comédien. « C’est une grande responsabilité de jouer ce texte et elle m’en a donné la légitimé. Pour moi, il était important d’entendre : tu as le feu vert. Nous jouons tellement avec sa vie, son intimité ».
Sur le plateau, transformé en une forêt luxuriante, Vincent Bellée incarne un personnage qui s’interroge, croise des fantômes et se souvient des mots de ses parents, ses amis et des médecins. Pour y parvenir, il a fallu « retirer la couche d’émotions ».
Infos pratiques
- Mercredi 8, jeudi 9 et vendredi 10 novembre à 20 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarifs : de 15 à 1 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
Aller au théâtre en transport en commun avec le réseau Astuce - Jeudi 28 mars à 20 heures au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe. Tarifs : 19 €, 12 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
- Durée : 1h30
- Spectacle accessible aux personnes mal ou non voyantes