Les ruines de l’ancienne filature Levavasseur qui se dressent majestueusement le long de l’Andelle et dans un cadre verdoyant, restent toujours autant inspirantes. Des projets musicaux, portés par Le Tangram et le festival Normandie impressionniste, ont trouvé là leur cadre idéal à partir de ce printemps 2024.
Une histoire
Cent cinquante ans après le dernier incendie, les tours et les pans de murs restants imposent encore. Des incendies, il y en eu plusieurs à la filature Levavasseur. L’activité textile est florissante au XIXe siècle. En 1851, Charles Levavasseur, héritier de l’entreprise familiale, souhaite poursuivre la production après un feu dévastateur. Il fait construire deux bâtiments dont cette cathédrale néogothique qui s’étend sur 96 mètres de long et 36 mètres de haut. La Guerre de Sécession aux États-Unis freine la production et l’incendie de 1874, provoqué très probablement par un effet loupe produit par les vitraux de la rosace, y met un terme. La production est transférée dans la petite filature, détruite elle aussi par les flammes des années plus tard. Le site industriel est abandonné en 1946, puis racheté en 1999 par le Département de l’Eure qui souhaite y voir là le décor de projets culturels.
Une installation
Sébastien Preschoux travaille à la main des fils qu’il tend pour réaliser des formes géométriques simples et jouer avec les illusions optiques. Dans la salle des machines de la filature Levavasseur, il a imaginé des rais de lumière, jaunes et verts, semblant traversés les fenêtres pour venir rebondir sur le sol et les murs. Ces rayons créent une lumière artificielle et redessinent ainsi tout l’espace jusqu’à faire oublier la matérialité des fils.
Trois temps forts
Pendant les AnthropoScènes, le festival du Tangram, le duo Nova Materia fera découvrir samedi 25 mai le fruit d’un atelier de création sonore. Suivront Diane Barbé et Félicia Atkinson pour un concert de musiques expérimentales et électroniques. Le tout à vivre Les Yeux fermés. Samedi 31 août, lors de Normandie Impressionniste, la Divine Comédie et l’ensemble Variances interprèteront Stalker, un opéra inspiré du film d’Andrei Tarkovski. Le public sera invité à déambuler autour des interprètes et dans le site de la filature parée des créations plastiques d’Olga Kisseleva. Enfin, le compositeur Stéphane Norbert écrira avec un groupe d’enfants un univers sonore évoquant l’histoire de la filature.
