Tarkos : la poésie, comme une performance

photo : Salim Santa Lucia

247 Euros de photocopies… Christophe Tarkos en faisait beaucoup pour fabriquer ses poèmes et ses dessins. Les œuvres de cet artiste disparu il y a vingt ans sont exposées jusqu’au 20 décembre à la galerie Duchamp à Yvetot qui lui consacre une journée samedi 30 novembre.

Christophe Tarkos était un insatiable. Il le disait. Il n’écrivait pas des poèmes. Il les fabriquait. Comme ses dessins. Chaque œuvre est un geste, certainement performatif, que l’artiste renouvelait en photocopiant. Christophe Tarkos écrivait, dessinait et photocopiait avec l’idée de partager. Avec cette façon de procéder, il en oubliait l’original. Cet enseignant professeur d’économie, devenu artiste à l’âge de 30 ans, est devenu une figure singulière de la poésie française.

La galerie Duchamp à Yvetot lui rend un hommage tout juste vingt ans après sa disparition. Il y a tout d’abord cette exposition à voir jusqu’au 20 décembre. 247 Euros de photocopie réunit diverses pièces à lire en carré, en diagonale, à recopier ou à photocopier. « Cette façon d’écrire de la poésie est très efficiente » selon David Christoffel, co-commissaire de l’exposition avec Alexandre Mare, directeur du lieu.

photo : Salim Santa Lucia

Le musicologue et créateur radiophonique a connu Tarkos. Avant de travailler avec lui, il a invité le poète lors d’une soirée alors qu’il était étudiant en philosophie à Nantes dans les années 1990. « Il avait un rapport à la poésie qui m’a enthousiasmé. J’aime ce côté joueur qui est aussi très sérieux parce qu’il y a chez lui une grande rigueur de la pensée. Pour Tarkos, tous les modes de fabrication de poésie se valent ». Comme tous les sujets. Même les pâtes !

À l’écriture et au dessin s’ajoutent les performances. Christophe Tarkos a un rapport actif au langage. Il en fait un jeu et lui donne une dimension musicale. « Quand il parle, il a le désir d’être intégralement poète. Ses poèmes sonores sont des suites de mots avec des allitérations et des jeux phonétiques. Il y a un réel plaisir de dire », indique David Christoffel. L’exposition donne aussi à entendre et à voir des performances de l’artiste.

La galerie Duchamp propose aussi samedi 30 novembre une journée dédiée à Tarkos avec une lecture de l’ouvrage Morceaux choisis et autres morceaux choisis par David Christoffel et des performances musicales d’Eryck Abecassis, de Thierry Weyd et de Typhaine Garnier.

photo : Salim Santa Lucia

photo : Salim Santa Lucia

Infos pratiques

Exposition Coup Double

  • Jusqu’au 20 décembre, le mercredi de 10 heures à 12 heures, du jeudi au dimanche de 14 heures à 18 heures à la galerie Duchamp à Yvetot. Entrée libre et gratuite

Journée Tarkos samedi 30 novembre

  • À 11 heures : lecture de Morceaux choisis et autres morceaux choisis par David Christoffel à la librairie La Buissonnière à Yvetot. Gratuit
  • À 15 heures : performances musicales d’Eryck Abecassis, de Thierry Weyd, de Typhaine Garnier, lectures et discussions à la galerie Duchamp à Yvetot. Gratuit. Réservation