La neuvième édition d’Un Été au Havre suit les Mouvements de la ville pour découvrir ses métamorphoses. Aux vingt pièces de la collection permanente viennent s’ajouter neuf nouvelles œuvres à partir du 28 juin.
Gaël Charbau tient ses promesses. Le directeur artistique d’Un Été au Havre a en effet apporté un nouveau souffle à cette exposition d’œuvres d’art contemporain. Il programme des artistes, aux divers langages, invitant le public à se laisser surprendre, à rencontrer une œuvre et à porter un autre regard sur la ville. Il signe en 2025 sa troisième édition avec neuf nouvelles créations qui complètent une riche collection de vingt pièces.
Autre promesse tenue : des installations dans de nouveaux espaces. « Je n’ai pas encore la prétention de connaître la ville du Havre. Chaque année, je découvre d’autres quartiers et d’autres endroits et cela reste passionnant. J’essaie d’étendre le périmètre ». Gaël Charbau a une autre ambition : « accompagner la transformation de la ville. C’est vivant, une ville. Les choses avancent vite et nous n’avons pas vraiment conscience du rythme des mutations. Dans chaque lieu qui se transforme, nous allons y faire discuter des œuvres avec le patrimoine ». D’où le titre de cette neuvième édition d’Un Été au Havre qui commence samedi 28 juin : Mouvements de la ville.
Pour le directeur artistique, concevoir un tel événement n’est pas aisé. « Le Havre est une ville portuaire avec des échelles monstrueuses. Il y a une grande surface en hauteur, en longueur et en largeur. Elle n’a pas de centre ville moyenâgeux. Elle a été détruite puis reconstruite. Ce n’est pas une ville typique. Elle est très aérée. C’est difficile de proposer des œuvres ».
Une place pour les femmes
Neuf nouveaux projets ont donc été retenus. Un choix effectué « au gré de rencontres et selon des convictions esthétiques. Avec les œuvres, j’essaie de dessiner quelque chose sur un échiquier ». Des œuvres qui tout d’abord résonnent avec une actualité. Avec Disparues, Juliette Hauguel sort de l’oubli le nom de grandes femmes, comme Ada Lovelace, programmeuse, ou Ida B. Wells, journaliste, en les inscrivant sur des panneaux de direction. Louis-Cyprien Rials installe Les Portes de Mossoul, lieu symbolique où vivaient ensemble la population de plusieurs confessions religieuses. Grégory Chatonsky invente La Ville qui n’existe pas mais fantasmée. Dans Tempesta, Mali Arun interroge les enjeux contemporains en s’inspirant du mythe de Prométhée.
Méline Grellier fait entendre le mouvement des marées dans Le Marégraphe. Autre expérience immersive, Sails, avec Nefeli Papadimouli qui propose au public de déambuler entre des voiles de dix mètres de haut. Didier Marcel a dessiné Niki, une œuvre-fontaine en pensant à Niki de Saint-Phalle et La Vénus de Willendorf. Plus ludique, A Cabin With A View d’Elsa & Johanna ou huit dioramas en forme de cabines de plage où sont racontés des récits imaginaires. Enfin, Bureau idéal convoque le rêve des personnages féminins et des oiseaux peints sur le kiosque construit en 1967 sur le front de mer par les architectes René Deschanaux et André Hermant.
Infos pratiques
- Du 28 juin au 21 septembre au Havre
- Parcours gratuit