Angela Davis : une vie de combats

Angela Davis est une figure du combat contre les discriminations aux États-Unis dans les années 1970. La compagnie L’Héliotrope retrace sa vie et remonte le fil de sa pensée dans ce spectacle, Angela Davis, une histoire des États-Unis, joué mardi 9 novembre au Passage à Fécamp avant une tournée en Normandie jusqu’en mars 2022.

Militante, féministe, communiste, philosophe, sociologue, membre des Black Panthers… Angela Davis est tout cela. Elle reste une icône de la lutte contre toutes les discriminations et cette femme qui ne veut faire aucune concession dans ses combats. Née en 1944 en Alabama, Angela Davis grandit dans un quartier où des bombes éclatent régulièrement. À l’adolescence, elle décide de quitter le sud des États-Unis pour suivre des études à New-York. Elle les continuera plus tard en France et en Allemagne où elle rencontrera de grands intellectuels. Le 13 octobre 1970, Angela Davis est arrêtée par le FBI après avoir été accusée de meurtre, de kidnapping et de conspiration. À tort puisqu’elle sera acquittée en juin 1972. Elle passera néanmoins seize mois en prison.

D’Angela Davis, Faustine Noguès a l’image d’une « figure impressionnante ». Astrid Bayiha voit « une femme puissante et incroyable. Je suis admirative de son parcours et en accord avec ses idées philosophiques et politiques. Je l’admire en tant qu’être humain, en tant que femme. Je suis fière de transmettre sa pensée ».

Une pensée politique et philosophique

Faustine Noguès est l’autrice d’Angela Davis, une histoire des États-Unis, une pièce mise en scène par Paul Desveaux. Dans ce texte, elle a choisi de « déconstruire ce rapport à l’idole » pour « revenir sur sa pensée politique. Quand elle raconte sa vie, elle l’inclut dans une pensée globale. Tout est lié. Angela Davis reste une philosophe complexe avec des analyses pluridisciplinaires. Elle tisse un lien entre la question raciale, la lutte des classes, le féminisme. Tout a des racines profondes. C’est très brillant », explique Faustine Noguès.

Quant à Astrid Bayiha, la comédienne porte cette parole sur scène. Pour ce faire, elle a beaucoup lu, regardé des archives, des documentaires. « J’avais besoin de cerner quelle femme elle est, de comprendre d’où vient son engagement. En tant que femme noire, il y a des choses que je comprends de par mon parcours, mon histoire. Les blessures qu’elle a subies sont présentes mais elles ne sont pas mises en avant. Elles font partie de son engagement. Angela Davis porte avant tout un message d’espoir et laisse entrevoir la possibilité d’un avenir lumineux ».

Du rap

Le texte de Faustine Noguès alterne discours parlé et parole rappée. il y a tout d’abord les différentes étapes d’une vie si riche de rencontres, de réflexion et de luttes essentielles. « Le rap vient toujours parce que cette forme parlée a des limites. Il est là quand il est nécessaire de véhiculer des choses plus profondes, quand on s’attaque au corps. Angela Davis a rencontré la violence en tant que femme que la société place dans une position de dominée ». 

Avec un micro et une loop station, Astrid Bayiha joue et rappe pour la première fois. « Je suis sensible à la musique et je chante. J’avais ainsi un terrain propice pour accueillir cette forme rythmique » avec l’aide de Blade MC Alimbaye qui signe la musique. Dans cette création, Angela Davis, une histoire des États-Unis, la comédienne se retrouve aussi pour la première fois seule sur scène. « J’appréhendais. J’ai vu cela comme un challenge ». Lors des répétitions, elle est déjà convaincante.

En tournée

  • Mardi 9 novembre à 20h30 au Passage à Fécamp. Tarif : 8 €. Réservation au 02 35 29 22 81 ou sur www.theatrelepassage.fr
  • Jeudi 18 novembre à 20 heures au théâtre de Lisieux. Tarifs : de 12 à 6 €. Réservation au 02 31 61 12 13 ou a resa-billetterie@agglo-lisieux.fr
  • Mardi 30 novembre à 20h30 à L’Éclat à Pont-Audemer. Tarifs : 14 €, 10 €. Réservation au 02 32 41 81 31 et sur http://eclat.ville-pont-audemer.fr
  • Jeudi 2 décembre à 20h30 à L’Archipel à Granville. Tarifs : de 18 à 8 €. Réservation au 02 33 69 27 30 ou sur www.archipel-granville.fr
  • Du 22 au 24 février à 20 heures à la Chapelle Saint-Louis à Rouen. Tarifs : de 19,50 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • Mardi 15 et mercredi 16 mars à la salle Daniel-Pierre à Cany-Barville. Tarifs : de 11 à 6 €. Réservation au 02 35 97 25 43 ou sur lrv-saintvaleryencaux.com