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Rencontres de la culture : ce numérique qui bouleverse aussi le quotidien des créateurs

Quatre ateliers ont été menés avant les Rencontres de la culture, organisées mardi 15 mars par la Métropole de Rouen Normandie et la Ville de Rouen au 106 à Rouen. Un des quatre, piloté par Thierry Heynen, directeur de l’Esadhar (école supérieure d’art et de design Le Havre/Rouen), a porté sur le numérique qui ne cesse de bouleverser les modes et de production et d’échange.

 

Difficile de parler de culture sans aborder la question du numérique tant « les outils technologiques ont intégré notre quotidien », constate Thierry Heynen, directeur de l’Esadhar (école supérieure d’art et de design Le Havre/Rouen). Ils font certes partie de nos vies et ont aussi « une capacité d’évolution très rapide qui bouleversent ce quotidien. Nous sommes encore dans une période où les métiers se transforment et doivent sans cesse s’adapter ».

 

C’est le cas des bibliothèques qui doivent à la fois gérer et conserver le livre sous deux formats différents, le papier et le numérique. « Cela questionne le cœur de leur métier ». Les enseignements artistiques n’échappent pas à ces nouvelles interrogations. « Nous utilisons des outils pour travailler l’image, le rapport entre l’image et le texte. Ces logiciels sont vendus ou loués par des professionnels. Depuis quelques années, se développent des logiciels libres. Le créateur peut participer à la transformation de l’outil et le partager », explique Thierry Heynen.

 

Avec les pouces ou l’index ?

Chacun peut ainsi avoir entre ses mains des outils communs. « Aujourd’hui, les acteurs culturels en arrivent à avoir une interface commune. Les compositeurs travaillent sur des ordinateurs. Comme les écrivains, les graphistes, les photographes, les plasticiens… L’ordinateur devient aussi le lieu de diffusion », rappelle le directeur de l’Esadhar.

 

Mais ces outils sont-ils tous accessibles ? Pour l’instant, non parce qu’il existe des disparités. « Ces outils sont à la portée de plusieurs générations mais nous ne sommes pas tous égaux ». Il y a les plus doués. Et les autres. A quoi les reconnaît-on ? Les premiers écrivent leurs messages avec les pouces. Les seconds, avec l’index. Les disparités sont aussi géographiques car les infrastructures ne sont pas les mêmes sur le territoire.

 

Tout l’enjeu est de « dresser un état des lieux » afin de « faire des propositions claires » en terme de mise en réseau, de formation, de partage des outils avec la création de plateformes…