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Sanseverino : « nous sommes sur Terre pour être bien »

photo Philippe Delacroix

C’est la Tournée des libertés. Elle passe jeudi 30 mars par Le Tetris au Havre et vendredi 31 mars par le Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Sur le plateau, trois artistes,  Lox’One, Sherazade et Sanseverino, et sept musiciens, qui interprètent des chansons sans frontière. Tous se promènent dans les univers des uns et des autres pour défendre les libertés. Entretien avec Sanseverino. Gagnez vos places pour le concert du 31 mars au Trianon transatlantique en écrivant à relikto.contact@gmail.com

 

A quel moment avez-vous pris conscience de l’importance des libertés ?

Depuis toujours. En fait, quand j’étais petit, je ne me sentais pas libre. A l’école, je m’imaginais des moments de liberté. La rentrée était un moment difficile. Ce n’est pas parce qu’on devait apprendre des choses mais il fallait respecter des horaires. Cela m’a vraiment marqué. Je suis désormais capable de dire que les horaires m’angoissaient. En y réfléchissant, plus tard, j’ai compris que l’école était un cadeau. Sinon, je n’ai vraiment jamais manqué de liberté. D’autant que j’ai beaucoup voyagé avec ma famille. Mon père travaillait dans l’industrie du papier et devait partir pendant des périodes assez longues. on allait dans des pays qu’on aimait bien. Ce n’était jamais la routine. Aujourd’hui, je pense bien sûr aux peuples opprimés, aux personnes obligées de se réfugier dans d’autres pays et d’abandonner tout ce qu’elles possèdent.

 

Est-ce que la liberté est un acquis, selon vous ?

Dans ce domaine-là, sérieusement, on est plutôt en train de régresser. Notamment à cause de partis politiques qui prônent la haine. Même chose pour les droits des femmes qui arrivent à obtenir des choses après de nombreuses luttes. Aujourd’hui, c’est important de parler des libertés pour rappeler que nous ne sommes pas de la viande à profit pour engraisser les patrons. La vie est trop courte. Il faut faire valoir ce droit. Et, quand on manifeste pour cela, on se fait taper la gueule par des CRS furieux. Nous sommes sur terre pour être bien. On a besoin de temps, de profiter de l’instant présent.

 

Quel regard portez-vous sur la campagne électorale ?

Elle me fait peur et elle me dégoûte. J’ai 55 ans et je suis capable de ne pas aller voter lors de ces élections. Comment croire tous ces politiques aujourd’hui ? Aucun ne tient ses promesses et tous ont toujours de bonnes excuses pour ne pas les tenir. Ils nous promènent tous puisque ce sont les banquiers qui dirigent tout. Je comprends que beaucoup soient complètement perdus. Il faut que le social soit la principale préoccupation. Quand on ne gagne pas d’argent, on n’est pas libre. En revanche, quand on gagne 20 000 €, on fait ce que l’on veut. Je ne comprends pas ces arguments politiques : prenez-vous en main, créez votre entreprise pour gagner de l’argent. Est-ce que cela remplit une vie ?

 

Est-ce que la littérature a nourri votre réflexion sur la liberté ?

Oui, il y a beaucoup d’écrits. Je pense notamment à Leny Escudero. Il a écrit des choses magnifiques. Quand on réfléchit bien, cette terre est quand même belle. Déjà, on l’a polluée. J’espère maintenant que l’on ne va pas s’entretuer. Quel genre de monde allons-nous laisser aux générations futures ?

 

 

 

 

  • Jeudi 30 mars à 20h30 au Tetris au Havre. Tarifs : de 23 à 18 €.Réservation au 02 35 19 00 38 ou sur http://letetris.fr
  • Vendredi 31 mars à 20h30 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Tarifs : de 22 à 11 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com.