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Théâtre visuel au Havre : Tout « Azimut » avec Aurélien Bory

Un peu plus de 10 ans après leur première rencontre, Aurélien Bory et le Groupe acrobatique de Tanger présentent Azimut, une pièce de théâtre visuel qui s’appuie sur la pratique de l’acrobatie marocaine. C’est du 11 au 13 mars au Volcan Niemeyer au Havre.

 

photo Aglaé Bory
photo Aglaé Bory

Après une première collaboration sur Taoub, Aurélien Bory et le Groupe acrobatique de Tanger devaient se revoir. « Ce fut une aventure marquante qui a dépassé nos espérances », se souvient le metteur en scène et chorégraphe de la compagnie 111. Le spectacle, joué environ 400 fois, a eu un succès international. « Mais nous ne nous étions pas tout dit. Lors de notre première rencontre humaine et artistique, nous avions défriché une terre inconnue pour moi, l’acrobatie marocaine. C’est une matière pour un spectacle ».

 

L’acrobatie marocaine ? Liée au soufisme, elle est née d’une pratique rituelle berbère. Ses mouvements sont fondés sur le cercle qui évoque le ciel et la maternité. Les acrobates sont par ailleurs considérés comme « les enfants de Sidi Ahmed Ou Moussa », illustre sage soufi du XVIe siècle qui a renoncé à la vie céleste pour devenir acrobate.

 

Pour Aurélien Bory, l’acrobatie marocaine est « un joyau », une « pratique spectaculaire ». La matière d’Azimut, nouvelle production de la Compagnie 111 créée avec le Groupe acrobatique de Tanger, s’inscrit dans ce cercle, dans un mouvement qui ne s’arrête jamais. « C’est la marche du temps ». C’est aussi un chemin à parcourir. Azimut signifie chemin en arabe (as-samt), devient acimut en espagnol et évoque la folie en argot.

 

Dans Azimut, Aurélien Bory ajoute de la verticalité, comme un clin d’œil à cet aller et retour au ciel de Sidi Ahmed Ou Moussa, un lien entre le ciel et la terre. Il utilise alors le vol, une machinerie du théâtre qui permet de décoller du sol. « Je la déstructure et je l’utilise de diverses manières ». Dans un tourbillon de folie, les acrobates se retrouvent agrippés au décor, flottent dans les airs, créent des images poétiques à partir de figures traditionnelles. Ils avancent dans ce temps et incitent à questionner le spectateur sur le sens de l’existence.

 

  • Mercredi 11 et jeudi 12 mars à 19h30, vendredi 13 mars à 20h30 au Volcan Niemeyer au Havre. Tarifs : de 23 à 5 €. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com