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Broken Back : « la musique m’a permis de sortir de la prison du corps »

Un EP, puis un album… C’est la suite logique pour Broken Back. L’un est aussi lumineux que l’autre. Pourtant, l’aventure musicale du musicien, originaire de Saint-Malo, a commencé dans la douleur, d’où ce nom, Broken Back (dos cassé). Étudiant en école de commerce à Lille, Jérôme Fagnet s’abîme le dos. Contraint au repos, il se retrouve immobilisé dans son lit. Son rayon de soleil : la musique. Il écrit et compose des titres planants, vibrants, entre pop, folk et electro. Broken Back est en concert jeudi 13 avril à la salle de musiques actuelles à Evreux. Entretien.

Vous avez commencé à écrire à un moment difficile de votre vie. Où était le plaisir ?

Dans ce projet, il y avait la volonté de voir du bonheur où il n’y en avait pas. J’ai retenu une citation d’Albert Cohen : « le malheur est le père du bonheur de demain ». Cette phrase m’a beaucoup fait réfléchir. Je suis resté immobilisé pendant un an. J’ai surmonté cette épreuve en créant un bonheur collatéral. Ce fut la musique. A ce moment-là, j’ai ressorti la guitare. J’ai écrit des textes et j’ai créé ce personnage, Broken Back.

Pourquoi la musique ? Vous auriez pu dessiner, écrire un roman…

C’est vrai mais ma passion, c’est la musique. C’est toute mon enfance. J’avais dû mettre tout cela de côté quand j’ai commencé mes études de commerce. En musique, j’ai reçu une formation classique et jazz. J’ai appris aussi à jouer du tuba pendant dix ans. Pendant mon immobilisation, la musique a été un exutoire. Elle m’a permis de sortir de cette prison, de la prison du corps par l’esprit

Vos chansons sont des fables. Était-ce votre volonté ?

Oui, dès le début. J’aime cette idée d’écrire un texte qui peut être soumis à plusieurs interprétations. C’est la plus belle des naissances lorsque j’entends une nouvelle version.

Est-ce qu’une chanson doit être une émotion ?

J’espère deux émotions. Ce qui donne un côté nostalgique aux chansons. J’aime bien avoir un texte froid et une ambiance musicale joyeuse. Ou l’inverse. Cela reflète ce que j’ai vécu. On retrouve ce contraste sur le visuel de l’album avec cette partie droite du cerveau, plus cartésienne, et la gauche, plus créative. L’une nourrit l’autre.

 

 

 

 

  • Jeudi 13 avril à 20h30 à la salle de musiques actuelles à Evreux. Tarifs : de 25 à 22 €. Réservation au 02 32 78 85 25.
  • Première partie : Agathe