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Concert au CDN : Le « Stabat Mater » ou la figure d’une humanité sacrifiée

photo David Bobbie

Ce sont des retrouvailles. L’ensemble musical, Les Nouveaux Caractères, mènent une nouvelle aventure artistique avec les metteurs en scène, David Bobée, directeur du CDN Normandie Rouen, et Caroline Mutel, chanteuse. Ils sont en résidence de création d’un Stabat Mater de Pergolese jusqu’au samedi 25 novembre au théâtre des Deux-Rives.

Les Nouveaux Caractères, la chanteuse Caroline Mutel et le metteur en scène David Bobée, également directeur du CDN de Normandie Rouen se sont rencontrés sur Dios Proveerá, un spectacle entre cirque, théâtre et musique baroque. « C’était une chouette première aventure, assez inattendue et colorée », se souvient Sébastien d’Hérin, claveciniste et chef de l’ensemble musical lyonnais. « Nous avons ensuite essayer de le relancer sur un autre spectacle. Une œuvre s’est imposée ».

Cette œuvre, c’est le magnifique Stabat Mater de Pergolese (1710-1736), composée en 1736, juste avant sa mort, qui s’appuie sur un texte sacré du XIIIe siècle évoquant la souffrance de la Vierge Marie après la crucifixion de son fils. Le Stabat Mater reste « une œuvre qui parle à tous. Je l’ai jouée beaucoup lorsque j’étais au conservatoire, puis je l’ai abandonnée. Je l’ai retrouvée par hasard lors d’un festival. J’ai constaté qu’il n’y avait pas d’usure dans l’interprétation. Pergolese qui était un génie de la mélodie a écrit une musique simple, pas du tout prétentieuse. Je me fais avoir à chaque fois parce qu’il a l’art de transmettre une émotion, une fragilité. Je suis un bon réceptacle », remarque Sébastien d’Hérin.

La mise en scène de Caroline Mutel et David Bobée éclaire autrement la musique de Pergolese pour en révéler tout le caractère universel. « Il y a la souffrance d’une mère face à son enfant qui est mort, la vie d’un jeune homme gâchée pour rien. La première résidence s’est déroulée cet été à Lyon après les différentes actions menées en faveur des enfants réfugiés. L’œuvre de Pergolese a fortement résonné avec le parcours de ces jeunes qui ont connu l’enfer », confie le metteur en scène. Caroline Mutel interprète la souffrance de la mère. Le danseur Bobie Mfoumou et l’acrobate Salvo Capello, évoluent sur le plateau lors d’une série de performances pour incarner la figure du corps sacrifié.

 

  • Création vendredi 13 avril à 20 heures et samedi 14 avril à 18 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du vendredi 13 avril