Dans La Saga de Molière, la compagnie Les Estivants dresse un parallèle entre l’histoire de troupe du célèbre dramaturge et son parcours. Les cinq comédiennes le font avec une grande liberté de ton et dans un théâtre de tréteaux. C’est à voir du 30 janvier au 1er février au centre Marx-Dormoy à Grand-Quevilly.
Non, Molière n’a pas toujours connu le succès. Les premiers pas de sa compagnie ont même été difficiles. Le comédien et dramaturge a d’ailleurs fui Paris avec sa troupe pour faire oublier ses dettes que son père a réglées. L’Illustre Théâtre sillonne alors la France et ne cesse de jouer. En redécouvrant cet épisode dans Le Roman de Monsieur Molière de Mikhaïl Boulgakov, Johana Giarcadi fait vite le lien avec ce qu’elle est en train de vivre avec Les Estivants.
« Il y avait des résonances très fortes. Il est compliqué de se faire une place lorsque l’on appartient à une jeune compagnie. Nous venions de traverser un échec avec un spectacle. Alors nous sommes parties sur les routes avec la caravane pour jouer dans les campings pendant l’été. Pour ce séjour, je pars avec le livre de Boulgakov. Et je vois que Molière aussi a vécu des échecs. Il est donc possible d’échouer et de réussir. Il y a eu au fil de la lecture un système d’identification. Ce fut l’occasion de transformer la colère en quelque chose de joyeux ».
Une quête
Chez Les Estivants, il y avait surtout la volonté de « récupérer le flambeau. Molière nous a inspirées et permis de continuer à raconter des choses fabuleuses. Il faut faire confiance à ce que l’on a en soi ». Johana Giacardi entame l’écriture de La Saga de Molière, « un hommage et un contre-hommage » à Molière et au théâtre de tréteaux. « C’est ce théâtre populaire que j’ai aimé enfant. À 5 ans, je suis allée voir Le Malade imaginaire et j’ai ri comme une baleine ».
Jouée du 30 janvier au 1er février à Grand-Quevilly, La Saga de Molière narre également une passion, une quête d’un idéal. Pour les comédiennes des Estivants, c’est le théâtre. La vie de Molière se mêle à la leur dans cette pièce remplie d’humour. Même si « cela reste du théâtre et ce sera chiant », dit l’un des personnage avec provocation. « Notre pari est de présenter un spectacle vivifiant, une forme dynamique ». La Saga de Molière est en effet une farce dans laquelle les interprètes s’autorisent une grande liberté et quelques pitreries.
Infos pratiques
- Mardi 30 et mercredi 31 janvier à 20h30, jeudi 1er février à 20h30 au centre culturel Marx-Dormoy à Grand-Quevilly.
- Durée : 1h30
- Tarifs : de 15 à 5 €
- Réservation au 06 79 18 06 60 ou sur www.dullin-grandquevilly.fr
- Aller au spectacle en transport en commun avec le réseau Astuce