Canine a réussi à bâtir d’emblée un univers très mystérieux. Elle se cache derrière un masque de plume. Son identité ? Son projet musical ? Silence ! Juste la musique : un premier EP en 2014, Laughing, un autre en 2016, Glow, avant l’album le 18 janvier 2019, Dune. Désormais, on connaît le prénom de la personne qui porte Canine. Magali crée des atmosphères éthérées avec cette musique urbaine, tourbillonnante, entre pop, soul, gospel, electro. Il y a surtout sa voix à la fois sensible et intense, incandescente. Canine est mardi 6 novembre à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu dans le cadre du festival Chants d’Elles. Entretien.

Que ressentez-vous lorsque vous chantez ?

Chanter est un plaisir. Un plaisir dont je ne pourrais plus me passer. Je ressens quelque chose de fort. Le chant allie le physique, le corporel, le spirituel. Il y a d’énormes vibrations apaisantes qui me transportent. À la base, c’est la musique électronique qui traversait mon corps. Le chant, je l’ai ressenti un peu plus tard. En travaillant la technique vocale, j’ai éprouvé cette ampleur. J’ai eu un déclic. J’ai senti que je chantais vraiment. Je pense que cela dépend de l’état du corps.

Comment parvenir à une dimension spirituelle ?

Pour cela, il fait beaucoup travailler. Je pense qu’il y a aussi quelque chose d’inné. La sensibilité entre en jeu également.

Pourquoi préservez-vous quelques mystères ?

Tout est mystérieux. Les arts comme la vie. Là, il y a toujours une dimension qui nous échappe. Et c’est tant mieux. J’en avais aussi assez de voir tous ces projets musicaux éclater au grand jour et faire la part belle au culte de la personnalité. J’ai envie que Canine porte d’autres valeurs que des considérations commerciales. Je défends la beauté, le collectif. J’espère élever le débat et revenir à l’essence de la musique.

Est-ce que l’écriture revêt beaucoup de mystères ?

Oui et la composition est encore plus mystérieuse. Quand j’écris, je me positionne sur des instants présents, devant une page blanche. Il n’y a rien de cérébral. Je défends une musique instinctive, physique. Je ne sais jamais ce que je vais composer. J’essaie d’être le plus libre possible pour que tout sorte de manière naturelle, pour que ce soit fluide. Un morceau va fonctionner quand il vient facilement.

Comme le projet Canine ?

Je n’y ai pas réfléchi. Le projet est né il y a quatre ans et s’est développé au fur et à mesure. J’ai commencé toute seule. Si je ne compose pas, je m’ennuie. Je compose pour me sentir vivre. Aujourd’hui, tous ces titres existent et tous sont spontanés. Même les thèmes qui y sont abordés. Je me suis laissée surprendre.

Aujourd’hui, Canine n’est plus un projet solo. Pourquoi ?

Au début, j’avais besoin de me lancer et pouvoir écrire rapidement. C’est pour cette raison que j’ai commencé seule. Et cela m’a fait du bien. Après cette grande période de solitude, j’ai eu envie de rencontrer d’autres personnes, de vivre la création avec elles.

Celles qui se retrouvent dans votre meute.

Exactement. C’est avec elles que je veux défendre des valeurs. Par exemple, dans une meute, la loyauté est primordiale. Dans un groupe, on peut ressentir cela. C’est une des plus belles expériences. Aujourd’hui, la meute est vouée à s’agrandir avec le public.

Infos pratiques

• Mardi 6 novembre à 20h30 à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu.
• Première partie : Foray
• Tarifs : 13,20 €, 9,10 €. Pour les étudiants : carte Culture. 
• Réservation au 02 35 36 95 80

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à l’espace culturel François-Mitterrand à Canteleu.
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