/

« Une Certaine Raison de vivre » selon Philippe Torreton

photo : Astrid di Collalanza

Philippe Torreton sera jeudi 4 novembre à la librairie Armitière à Rouen pour évoquer ce nouveau roman, Une Certaine Raison de vivre.

Jean Giono est aux deux extrémités du roman. C’est d’ailleurs à lui que Philippe Torreton adresse ses plus premiers remerciements ; pour son œuvre  mais plus encore pour son Homme qui plantait des arbres. C’est Jacques Weber qui a glissé à Torreton ce court texte en pensant qu’il y trouverait l’inspiration. Le comédien rouennais est à l’Armitière Jeudi 4 novembre pour ce roman paru lors de cet été 2021 chez Robert Laffont. Prix du jury du festival les écrivains chez Gonzague Saint Bris, Une certaine raison de vivre revient sur 14-18 et ses ravages, pendant la guerre et après, quand les échos funestes des tranchées continuent de résonner.

Il avait raison car L’Homme qui plantait des arbres a bien guidé l’auteur dans son récit — le premier roman du comédien après des récits autobiographiques — qui mêle deux autres thèmes de prédilection de Philippe Torreton : le théâtre et la guerre (Ah, « Capitaine Conan »… !).

Un combat

Une Certaine Raison de vivre, c’est l’histoire de Jean – comme Jean… Giono – de retour du front et qui va mettre un temps infini à tenter de laisser derrière lui la boucherie des tranchées. Le temps que met un arbre à pousser. C’est l’histoire d’un amour aussi. Celui d’Alice, la fille du banquier Rostaing et son irrépressible attirance pour ce joli garçon triste. « Alice était sa chance, peut-être même son unique chance de construire quelque chose qui ressemblerait à une vie après cette guerre qui l’avait vandalisé en une longue et violente destruction de chaque jour, une consciencieuse et méthodique destruction qui avait tout cassé en lui, tout ce qui ne se voit pas. Pour ce broyé de l’intérieur, chaque jour était une bataille contre des milliers de pensées et autant d’images qui remontaient de ses bas-fonds comme des remugles. »

Une Certaine Raison de vivre est un combat inégal contre un ennemi invisible. Un combat où l’on a le sentiment de reculer. « Je pense que je suis la seule veuve de guerre dont le mari est vivant. » Alice qui connaîtra aussi deux guerres. La plume est alerte, oscillant entre émotion et légèreté, accentuant davantage la fracture inguérissable entre Jean et ce qui semble être le monde des vivants. Or, c’est vers les hauteurs que Jean peut trouver son salut.

Hervé Debruyne

Infos pratiques

  • Jeudi 4 novembre à 18 heures à la librairie Armitère à Rouen
  • Une Certaine Raison de vivre, Philippe Torreton, Éditions Robert-Laffont, 320 pages
  • photo : Astrid di Callalanza