Grégory Roustel à la direction du Rayon vert

Après treize années passées à la chapelle Saint-Louis, intégrée à L’Étincelle à Rouen, Grégory Roustel prend en 2022 la direction du Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

Grégory Roustel s’est installé à la direction du Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux quelques jours avant En Attendant L’Éclaircie, un festival nomade, à suivre jusqu’au 12 février, qui correspond à son appétit artistique. Cet homme au regard bienveillant et aiguisé, toujours à l’écoute et souriant, porte avec conviction depuis plusieurs années la jeune création. « L’émergence tenait une grande place dans le projet de Catherine Dété (ancienne directrice de la chapelle Saint-Louis à Rouen, ndlr). Avec elle, j’ai été amené à travailler sur l’émergence et convaincu de son importance. N’oublions pas que Thomas Jolly (comédien, metteur en scène, fondateur de La Piccola Familia, ndlr) a commencé à la chapelle Saint-Louis. Aujourd’hui, il est directeur du Quai à Angers ».

Responsable du pôle création en charge des résidences, compagnonnages et mises en réseau à L’Étincelle à Rouen, Grégory Roustel a accompagné de nombreuses jeunes compagnies, leur a ouvert les portes pour des temps de répétition et des présentations d’étapes de travail, les Esquisses. « Si nous ne donnons pas une chance aux jeunes compagnies, il n’y aura jamais de renouvellement artistique. Il faut par ailleurs garder cette curiosité pour aller vers d’autres formes et vers de nouvelles équipes. C’est à nous, directions de lieux, de faire partager ces découvertes. C’est en effet une prise de risque, mesurée ou démesurée ou pas mesurable, mais il faut oser ».

Pluridisciplinarité

Au Rayon vert, Grégory Roustel poursuit ce travail sur l’émergence de jeunes artistes tout en préservant cette part consacrée aux compagnies déjà bien ancrées dans le paysage culturel. Il reste attentif aux écritures contemporaines et aux textes classiques « dépoussiérés ». Le théâtre de Saint-Valery-en-Caux lui en donne la possibilité. « Quand je suis arrivé à la chapelle Saint-Louis il y a treize ans, je ne pensais pas y rester aussi longtemps. Ces dernières années, avec le projet de collégialité et de responsabilité partagée de L’Étincelle, je ne pensais pas non plus en partir. Mais j’ai eu l’envie d’un équipement plus grand afin de mener un projet plus global. Le plateau permet en effet d’accueillir de plus grandes formes. Et cela me fait rêver. Cela n’empêchera pas de faire des seuls en scène. Ici, quelle que soit la forme, le rapport avec le public reste privilégié et il m’importe de garder cette proximité ».

Le nouveau directeur garde cette programmation pluridisciplinaire, initiée par Sophie Huguet, la directrice précédente, partie à la scène nationale de Dieppe. Il devra désormais porter son regard sur la création chorégraphique, davantage vers « la danse moderne, le hip-hop avec une énergie, une dynamique ». Sans oublier « les musiques française et du monde, le jazz. Il y a aura des liens avec le conservatoire ».

Autre chantier pour Grégory Roustel : un nouveau territoire avec 63 communes est « un beau défi ». Il souhaite une présence artistique dans et à l’extérieur du théâtre, à travers la programmation de propositions artistiques et des résidences de compagnies. « Il faut aller ailleurs pour faire connaissance ».