Du blues toujours aux Nuits de l’alligator

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C’est un festival singulier avec une programmation d’artistes qui se font rares. Les Nuits de l’alligator reviennent au 106 à Rouen. Du blues, encore du blues avec des teintes différentes à écouter pendant les trois concerts des 31 janvier, 24 et 25 février.

Neuf groupes et artistes dans quinze salles de musiques actuelles en France : c’est la 17e édition des Nuits de l’alligator qui se tiennent du 30 janvier au 27 février. Le festival nomade retrouve cette saison le format qu’on lui connaît et ses belles couleurs. Les différentes crises et le Brexit viennent quelque peu freiner les volontés. Il y aura deux artistes chaque soir. Le festival, une initiative collective, cultive « son côté audacieux et militant. Nous n’avons pas renoncé à notre rôle et tenons à faire ce pas de côté pendant la saison », rappelle Jean-Christophe Aplincourt. 

Un pas de côté au rythme du blues. Une esthétique qui « ne disparaît jamais. Il y a toujours un intérêt. Le blues, c’est un peu le chaos avec son mélange de musiques européenne, africaine et indienne. Avec le blues, on va chercher un peu de culture qui vient d’un endroit pour en comprendre l’univers. Il y a une authenticité. Cela n’empêche pas l’hybridation. Et il y a souvent des voix qui déroutent », remarque le directeur du 106 à Rouen et programmateur des Nuits avec Xavier Decleire, de La Maroquinerie, et Stéphane Deschamps, auteur et journaliste.

Six groupes au 106

Lors de cette tournée qui sera « responsable », il y aura trois Nuits de l’alligator au 106. Donc, six artistes et groupes à découvrir, aussi des familles. La plus étonnante : The Staples Jr. Singers ont commencé à interpréter leur gospel inspiré et profane dans les églises d’Aberdeen et aux alentours dans le Mississippi. Ils ont enregistré un seul album, When do we get paid, en 1975. Au fil des années, le groupe s’est agrandi avec les nouveaux membres de la famille. Il a fallu la réédition du disque en 2022 par Luaka Bop pour qu’ils franchissent les frontières de leur région. Ce sera la première tournée outre-Atlantique des Staples Jr. Singers.

Pour cette autre famille, le blues est également ancré dans le sud des États-Unis. Luther et Cody Dickinson, deux frères et fils de Jim Dickinson, musicien légendaire, remontent avec leur North Mississippi All Stars en duo jusqu’à la source du blues avec une énergie rock. Autre découverte : Cory Seznec donne ses premiers concerts dans les salles de musiques actuelles avec Les Nuits de l’alligator. Nourri de multiples collaborations, il joue un folk empreint de musiques africaines.

Pour lui, aussi, c’est une première aux Nuits de l’alligator. Vicious Steel est un trio de blues-country. Ce sera explosif avec Des Lions pour des lions, un quatuor d’Angers qui fait autant de bruit qu’une grande fanfare. C’est punk, rock et brut. De l’énergie, il y en aura avec Gaye Su Akyol qui joue un blues-rock psyché mélangé aux sonorités orientales.

Ces trois Nuits de l’alligator viendront réchauffer et réveiller des envies de danser.

Les Nuits de l’alligator

  • Mardi 31 janvier à 20 heures : The Staples Jr. Singers, Cory Seznec
  • Vendredi 24 février à 20 heures : Gaye Su Akyol, Des Lions pour des lions
  • Samedi 25 février à 20 heures : North Mississippi Allstars duo, Vicious Steel

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