Prise d’otages sur « L’Île prisonnière »

Après le lancement en avant-première à l’Omnia à Rouen mercredi 8 février, la première série originale de Michel Bussi et Christian Clères, L’Île prisonnière, arrive sur France 2 trois lundis de suite à compter du 13 février. Retour sur les deux premiers épisodes et les éclairages de l’un des auteurs.

C’est en Bretagne que l’action se déroule. Mais « ç’aurait pu être la haute montagne », confie Michel Bussi. Une petite navette part du continent pour gagner l’île de Penhic… que les spectateurs ne devront pas chercher à trouver sur une carte, si détaillée soit-elle. A bord, le pilote, vieux loup de mer au visage buriné, un jeune garçon qui a laissé son père gendarme sur le quai, une ado qui va louper une « soirée de ouf » à terre, une femme murée dans sa solitude, un mystérieux personnage qui fait l’unanimité… contre lui. Et une infirmière.

Très vite, ça se gâte. Quand le bateau arrive en vue des côtes de ladite île de Penhic, le comité d’accueil est déjà là : un jeune homme barbu avec une oreillette. Et surtout une mitraillette qu’il va utiliser sans parcimonie. Entre-temps, des hommes armés ont pris le contrôle de l’île. Et on ne comprend évidemment pas non plus pourquoi.

« Une série familiale« 

« Je ne voulais pas refaire une histoire de crime avec un enquêteur, explique Michel Bussi. Si je me lançais dans une série, ce n’était pas pour faire à nouveau ce que je fais dans mes livres. Je voulais une série « familiale » ; voire intergénérationnelle. France télévisions ne s’attendait quand même pas à ce que je propose une prise d’otages. Mais je crois que je ne vais pas déboussoler les spectateurs pour autant. »

Pas de tueur en série, pas de brute sanguinaire dans L’Île prisonnière, donc mais de l’action, avec une tension dès les premières minutes. Les « méchants » surarmés semblent terriblement bien organisés et n’envisagent pas (plus) de renoncer à leur énigmatique objectif.

« Avec Christian (Clères, co-scénariste, ndlr) et les réalisateurs, Elsa Bennett et Hippolyte Dard, on s’est amusés à faire une série américaine avec des flingues et des fugitifs, poursuit Michel Bussi. Je crois que l’on s’est bien compris et que les acteurs aussi ont pris du plaisir à tourner quelque chose qui navigue entre la série Casa de papel et le film Piège de cristal avec Bruce Willis… »

Résistance

L’Île prisonnière, c’est une histoire de résistance ; car les habitants de l’île vont bien évidemment tenter l’impossible pour contrecarrer chaque fois que c’est possible les plans qu’on suppose diaboliques des hommes (et femmes) en armes. Le spectateur est sur un fil…

« J’ai poursuivi avec ce qui est ma marque de fabrique, détaille Michel Bussi : des rebondissements fréquents pour jouer avec les nerfs du spectateur. On pense que tel ou tel personnage va s’en sortir à ce moment-là mais finalement non… Ce qui est intéressant, ce sont aussi les caractères des personnages qui se révèlent, se réalisent. C’est Christian qui a amené cela : la psychologie des rôles et les interactions. Disons que moi, j’ai fait le gros-œuvre et lui, plutôt la dentelle… »

Au terme des deux premiers épisodes, autant le dire tout de suite, la situation ne s’est guère arrangée. On peut raisonnablement dire que c’est même mal engagé pour l’équipe des îliens qui ne font pas le poids face au bataillon botté et harnaché… Un suspense qui réjouira effectivement les téléspectateurs de tous âges… 

Hervé Debruyne

Infos pratiques

  • Diffusion sur France 2 : les épisodes 1 et 2 le 13 février, les épisodes 3 et 4 le 20 février et les épisodes 5 et 6 le 27 février