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Danser pour lutter contre la mort

photo : Basil Stuecheli

Ce sont trois personnages en état de survie au milieu d’une montagne de déchets. Autour d’eux rode la mort… C’est la Danse macabre de Martin Zimmermann, artiste suisse aux multiples talents. Cette nouvelle création se joue vendredi 18 et samedi 19 mars au Volcan au Havre pendant le festival Spring.

Entre le texte et l’image, Martin Zimmermann a vite choisi. Ce sera l’image. L’artiste suisse, chorégraphe, metteur en scène et scénographe, crée un théâtre visuel, étrange et absurde où il convoque des personnages mystérieux. Comme par magie, il fait surgir un réel invisible dans des situations tragi-comiques.

De l’humour, il y en a beaucoup dans les créations de Martin Zimmermann. « Il permet de rester debout. Quand on sait rire de soi, il est possible d’aller au contact des autres, d’établir des dialogues ». Il n’en oublie pas toute la part dramatique qu’inflige la vie. « Nous sommes comme dans une roue de hamster. Il faut exister, manger, avoir un toit, dormir… Ça, c’est de la survie. Alors que l’on devrait vivre. Et vivre, c’est prendre le temps, du recul sur les choses. Je vois ce côté tragi-comique quand j’observe. Mon passe-temps favori, c’est regarder les gens. Je vois leur façon de bouger, leur difficulté de communiquer. Ils sont courbés et ont le nez sur leur téléphone. Tout cela est très grave ».

Au milieu des déchets

Martin Zimmermann décortique les gestes pour créer les silhouettes des personnages de ses spectacles. Dans Danse macabre, il invente une famille avec « un père, une mère et un enfant ou un animal. Ils sont tous borderline et tentent de survivre dans ce monde ». Un monde rempli de déchets. « Ce sont les nôtres. C’est aussi pour cette raison qu’ils sont dans une situation précaire ».

Autour de ces trois personnages tourbillonne la mort, que joue Martin Zimmermann. « C’est un rôle ambigu et bizarre qui me permet de revenir sur scène. J’ai envie de vieillir sur scène. Elle est une figure proche de ce que je suis en train de vivre physiquement. C’est un squelette. D’ailleurs, nous sommes tous des squelettes ».

Danse macabre raconte la vie de ces créatures en marge qui n’ont plus que l’humour. Elles vont se débattre et lutter dans un univers hostile en noir et blanc qui ne cesse de les opprimer et veut les briser. 

Infos pratiques

  • Vendredi 18 et samedi 19 mars au Volcan au Havre
  • Durée : 1h30
  • Tarifs : de 24 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com