Thierry Pécou écrit le concerto « Cara Bali » pour Alexandre Tharaud

photo : Cyrille Guir

L’aventure musicale se poursuit entre Thierry Pécou et Alexandre Tharaud. Le compositeur rouennais a écrit pour le talentueux pianiste une nouvelle partition, Cara Bali Concerto. C’est à écouter les 6 et 7 mai au Théâtre des Arts à Rouen avec l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie et l’Orchestre régional de Normandie.

Ce n’est pas sous le soleil indonésien que Thierry Pécou a écrit ce Cara Bali Concerto mais chez lui pendant le premier confinement. Le compositeur rouennais porte notamment depuis quelques années un réel intérêt pour les traditions musicales d’Asie du Sud-Est et le gamelan, un ensemble instrumental, constitué de métallophones, de gongs et de tambours, qui a beaucoup influencé au XXe siècle. « Steve Reich s’est inspiré du gamelan. Il a utilisé ce parfum modal tout en cachant la source. Moi, je ne l’élude pas ».

Thierry Pécou apprécie non seulement le côté percussif du gamelan aussi son mode de jeu. « C’est une autre pensée de la musique. Il est même l’inverse de notre conception occidentale. Dans un orchestre se rassemblent des instruments joués chacun par des personnes. Devant un métallophone, il y a plusieurs individus. Chacun est responsable d’une mélodie qui est jouée avec une grande précision. Ce sont en fait une série de boucles, allant de l’infiniment grave à l’infiniment aigu, qui se superposent pour construire un édifice sonore ».

« Il a dû beaucoup travailler« 

Dans Cara Bali, ou « à la manière de Bali », Thierry Pécou applique ce principe d’écriture à la polyphonie du piano. Il a composé cette pièce pour Alexandre Tharaud. Les deux artistes se connaissent bien, empruntent régulièrement des chemins similaires depuis vingt ans. C’est la quatrième partition que Thierry Pécou écrit pour le pianiste. « C’est bien de le retrouver et de lui proposer une autre écriture. J’ai eu l’impression que celle-ci lui irait à 100 %, lui parlerait et collerai à son univers. Alexandre Tharaud s’inscrit dans cette grande tradition française. Il y a dans son jeu de la précision, de la clarté, de la richesse, des couleurs. Ce sont peut-être des clichés mais tout cela est vrai et exige beaucoup de puissance de jeu. Ce concerto est une pièce difficile pour le piano qui demande une gymnastique mentale et physique. Il a dû beaucoup travailler ».

Fruit d’une commande de l’orchestre national de Lyon, de l’Opéra de Rouen Normandie et de BBC Radio 3, Cara Bali, un concerto en deux grands mouvements, est interprété les 6 et 7 mai au Théâtre des Arts. L’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie et l’orchestre régional de Normandie, dirigés par Ben Glassberg, accompagnent Alexandre Tharaud, musicien fidèle. Ils mettent en miroir la partition de Thierry Pécou avec la Symphonie n°5 de Chostakovitch et l’ouverture de The Wreckers de Ethel Smyth.

Infos pratiques

  • Vendredi 6 mai à 20 heures et samedi 7 mai à 17 heures au Théâtre des Arts à Rouen
  • Durée : 1h45
  • Introduction à l’œuvre une heure avant le concert
  • Tarifs : de 32 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Des places sont à gagner pour les deux concerts. Tentez votre chance en écrivant à muriel.relikto@gmail.com